1. Rhapsody in blue - Troisième partie


    Datte: 27/03/2021, Catégories: fh, regrets, Auteur: Lilas, Source: Revebebe

    ... séparation, regretter un rapport qui n’existe pas ; car nous ne nous aimons pas. J’aurais bien envie de te le rappeler.
    
    – Il faut être prêt à quelle heure ? demandé-je.
    
    – Ne te presse pas, nous avons le temps. Ce n’est pas loin. Nous irons à pied.
    
    Je réponds que de toute façon, je n’ai plus qu’à m’habiller. Tu m’embrasses sur le front avec légèreté, puis glisses ta bouche dans mon cou, parsèmes mes seins de baisers humides, me faisant frissonner. Mais j’arrête tes mains qui, sous ma serviette, commencent à caresser mon corps avec un peu trop d’ardeur. Décidément, tu es insatiable.
    
    – Chut, reste tranquille cette fois, dis-je.
    
    – Je suis désolé d’avoir dormi, tout à l’heure, murmures-tu, ta bouche contre la mienne.
    
    – Ce n’est pas grave. Tu étais fatigué, c’est normal.
    
    Nous restons silencieux, tendrement enlacés.
    
    – Tu vas me manquer, pendant quelques jours, dis-tu alors d’un ton rogue.
    
    – Oui, je sais. À moi aussi, tu vas me manquer. Mais les choses s’arrangeront vite, n’est-ce pas ? Le temps ne nous appartient pas.
    
    Silence.
    
    – Parle-moi de ton ex-petit-ami, demandes-tu soudain.
    
    Je cache mon étonnement.
    
    – Il n’y a rien à dire, tu sais. Je l’aimais profondément, mais ce n’était pas réciproque.
    
    – Combien de temps vous êtes restés ensemble ?
    
    – Oh. Me rappelle pas.
    
    – Diana et moi, nous sommes restés des années ensemble, avant qu’elle ne me quitte.
    
    – Oui, je sais. Tu étais déjà avec elle depuis longtemps lorsque nous nous sommes connus. ...
    ... Combien, d’ailleurs ?
    
    Inutile d’ajouter que tu l’as fait cocue avec moi.
    
    – Je ne sais plus. Des années et des années… Tu comprends pourquoi tout est si… dur, maintenant.
    
    Silence.
    
    – Comment était-il ? demandes-tu soudain.
    
    – Ce n’est pas une bonne idée de le décrire, tu ne crois pas ? Nous avons rompu il y a des mois, maintenant. Je n’ai pas envie de parler de lui.
    
    – Oui, je comprends.
    
    Tu comprends ? Oui, sans doute. Mais moi, je ne comprends pas que tu comprennes. Comment peux-tu à la fois concilier l’idée que tu vouais un amour apparemment éternel à Diana, et ma certitude à moi, à savoir que tu l’as trompée une multitude de fois ? Je suis bien placée pour être au courant, puisque j’ai fait partie de la liste manifestement longue de tes maîtresses sans importance ! Seulement voilà, moi j’ai commis l’erreur de croire que tu m’aimais. Qu’y a-t-il de plus beau qu’un amour partagé ? Mais tu ne m’aimais pas. Lui non plus ne m’aimait pas. Personne ne m’a jamais aimée. Personne. Jamais.
    
    – Eva, ne sois pas triste. Je n’aime pas voir ton visage aussi triste.
    
    – Non, ça va. Je pensais à quelque chose de désagréable.
    
    Mes yeux s’égarent sur toi, croisent ton regard désolé et coupable. Tu m’observes longtemps, puis laisses ta tête retomber sur mon épaule, doucement.
    
    J’ai déjà remarqué à quel point le moindre événement pouvait entraîner une longue suite de causes et d’effets incontrôlables. Par exemple, toi… Tu as été le début d’une chaîne de déconvenues qui ...
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