Heur et malheur de la môme Zara
Datte: 16/03/2021,
Catégories:
ff,
couleurs,
revede,
noculotte,
nonéro,
mélo,
historique,
amourdram,
Auteur: Annie-Aime, Source: Revebebe
... aussi.
Tu veux que je parte, demanda Zara.
Elle n’en fit rien parce qu’il supplia, en pleurs, mais de ce moment elle sut que son départ devenait inéluctable.
ooo000ooo
Un beau soir, Abdul débarqua impromptu accompagné du tenancier et d’Amar, un pote à lui que Zara ne connaissait pas. De prime abord, les retrouvailles furent plutôt fraîches mais l’ex-amant avait de l’expérience et du bagout, il sut dérider Zara.
Ils bavardèrent assez longtemps. À un moment donné, qu’il jugea propice, Abdul remit à Zara une enveloppe épaisse contenant des billets de banque.
— Tiens, c’est pour Zeinabou. J’ai voulu les donner à ton père mais il m’a jeté…
— Ça t’étonne ?
— Sache quand même que je serai toujours là pour elle.
Des mots, des intentions… Zara ne s’illusionnait pas outre mesure. Pourtant le son de ces paroles était doux à son oreille.
En d’autres circonstances le geste aurait pu l’offenser mais en l’occurrence elle était plutôt satisfaite qu’Abdul reconnût publiquement sa responsabilité. Sans compter que la somme était coquette.
Ce soir-là, ils se séparèrent bons amis.
ooo000ooo
Abdul revint le surlendemain, seul, en début de soirée, une heure creuse. Les affronts du passé étant pardonnés, Zara se montra cordiale, allant même jusqu’à tolérer son intrusion derrière le bar.
On devine que la manœuvre masculine n’allait pas sans arrière-pensée et Zara elle-même était bien trop futée pour ne pas soupçonner.
Chose impensable quelques jours ...
... auparavant, elle accepta sans réticence les privautés que son ex-amant s’octroyait : l’exploration des courbes et rondeurs aussi bien que les bécots dans le cou. Tout au plus minauda-t-elle :
— Arrête, Abdul, y-a du monde.
Le ton sinon le propos portait l’invitation, l’autre ne s’y trompa pas. La réserve n’était pas loin et à défaut de sacs de mil ou de farine, les caisses de bière firent très bien l’affaire.
Question affaire, celle-ci fut vite conclue et baveuse à souhait comme il est coutume. Le galant se montra attentionné, écrémant de son mieux les excès de son enthousiasme, à l’aide du linge que Zara avait ôté.
Le bougre y prenait goût et s’apprêtait à replonger dans la daube :
— Non Abdul, ça suffit. Il faut que je reprenne mon service.
Et ce disant, Zara se redressa et réajusta la jupe, négligeant le linge qu’Abdul avait souillé.
L’épicier frustré tenait encore en main son sexe bandé tandis que Zara s’éloignait, décidée à rejoindre son poste.
ooo000ooo
Amar, le pote à Abdul, attendait accoudé au bar. Le monsieur se montrait amical, les salutations d’usage terminées :
— Tu sais que je serai bientôt El’Hadj. El’Hadj Amar, ça sonne, hein ?
— Tu vas en pèlerinage ?
— Ouais… avec Abdul et son beau-père.
— Le beau-père d’Abdul ?
Zara tiqua. Elle n’avait pas connaissance qu’Abdul ait eu le moindre beau-père, le père de sa femme étant décédé depuis longtemps.
— Oui, Karim El’Khrib, renchérit l’autre avant qu’Abdul, qui les avait rejoints ...