1. Mes premières rencontres


    Datte: 04/05/2018, Catégories: ffh, fplusag, jeunes, vacances, plage, cérébral, revede, odeurs, Oral préservati, pénétratio, Humour prememois, occasion, Auteur: OlivierK, Source: Revebebe

    J’ai acheté mon fourgon à un vieux bouquiniste qui cessait son sacerdoce.
    
    — Il roule encore, mais il a failli être recalé au contrôle technique. Tu feras attention. Les bouquins qui sont dedans, je te les donne, personne n’en veut.
    
    Les étagères me sont utiles pour ranger mes vêtements, un peu de vaisselle, deux casseroles, un petit réchaud à gaz, d’autres babioles. J’ai conservé quelques livres et proposé le reste à un autre bouquiniste qui m’a dit qu’il ne voulait pas s’en encombrer.
    
    — Quand même, lui ai-je répondu, jeter des livres, ça ne se fait pas.
    — Ça se fait tous les jours. Laissez-les, je les jetterai moi -même.
    
    J’ai constaté plus tard qu’il les avait mis en vente, mais pas cher. J’ai préféré cela. J’avais gardé un peu de poésie, un peu de philosophie, Alexandre Dumas en livre de poche, une étagère entière, les gens sont fous de ne pas l’avoir acheté. Et quelques Angélique, la fameuse marquise qui avait des ennuis à cinq heures. Je pensais qu’ils pourraient m’être utiles pour la drague. Une petite cousine les aimait bien, l’été dernier.
    
    Dans le camping municipal, je comptais dormir sous ma tente, une de celles qui se déplient en un clin d’oeil comme sur les quais à Paris, et dans mon fourgon en cas de pluie, en laissant une vitre entrouverte. Comme il pleut assez souvent, je suis plus fréquemment dedans que dehors. Avec les filles, c’est l’inverse. Elles me regardent pourtant avec un vif intérêt, en fin de matinée. Avec convoitise, même, me ...
    ... semble-t-il. Cependant, sur la plage ou dans le camping, elles ne me reconnaissent pas et je n’ose pas les aborder. Je vais bien finir par m’enhardir, peu à peu je prends de l’assurance. Je n’ai presque plus le trac quand je suis Pharaon.
    
    Enfin, Pharaon, j’exagère. Disons que je suis vêtu d’un pagne et que je ne bouge pas. J’ai dans les mains un bâton crochu et un petit fouet que les filles, qui sont presque toutes masochistes, regardent intensément. Quand je dois bouger, histoire de me gratter, de lutter contre une crampe ou de tourner simplement la tête, je le fais par des gestes saccadés, je deviens un automate et je reprends ensuite mon immobilité. Il n’est pas donné à tout le monde d’être statufié de son vivant.
    
    Avant la fin des vacances, je serai assez bronzé pour me passer de peinture, j’ai la peau plutôt mate, mais pour le moment je suis oint d’un produit qui me cuivre de belle manière.
    
    Je n’ai pas besoin de me lever de bonne heure, ni de me coucher de même, contrairement à l’autre quand il était petit. Il suffit que je sois sur la place de marché vers les dix ou onze heures. Je m’y promène un peu, je m’amuse parfois. Ainsi, ce matin, un couple procédait à l’achat d’un melon.
    
    — Pour aujourd’hui, a précisé la dame.
    
    Son mari - il ne pouvait être que son mari - lui fit remarquer, acerbe, que le vendeur n’avait pas besoin de savoir quand ils le mangeraient, ce melon. Et que d’ailleurs il s’en fichait bien, le vendeur.
    
    — Mais, mon chéri, c’est pour une question de ...
«1234...11»