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Cheat-Code (5)
Datte: 16/02/2021, Catégories: Divers, Auteur: Clover, Source: Xstory
... semblait coûter plus que douze fois mon livret. A l’autre en tailleur strict non moins onéreux, les deux pieds dans des détritus ? Ensuite, pourquoi l’homme, un grand brun, portait une casquette de rapper ridicule vissé sur son crâne ? Et pourquoi la femme, une blonde non moins verticalement avantagée et aux airs de reine de glace, avait au poignet une montre en forme de gros cœur rose que même Barbie trouverait too-much ? D’ailleurs, en parlant de cœur, ni l’un ni l’autre ne se baladaient avec la désormais familière icône au-dessus de la tête. Pourtant, l’Interface fonctionnait encore puisque ce bug n’affectait pas le reste des passants. Qu’est-ce que c’était encore que ce truc ? Lorsque le brun fit mine de se retourner dans ma direction, je regagnai ma planque, le souffle court et le cœur cognant violemment contre ma cage thoracique. Du calme, c’était rien qu’un couple chelou avec une passion pour les poubelles. Mais dans ce cas pourquoi l’interface ne marchait pas sur eux ? Et pourquoi fouillaient-ils le squat du clodo ? Ça ne pouvait pas être un simple hasard. Peut-être qu’ils pouvaient m’expliquer ce qui m’arrivait ? Mais une peur tenace dans le creux de mon estomac m’empêcha d’aller leur poser la question. Je lançais un nouveau coup d’œil à l’angle du mur. Les deux inconnus avaient décampé. Une vague de soulagement inattendue me submergea. Punaise, avec ces ascenseurs émotionnels, mon cœur allait finir par lâcher. Je m’assurais de la disparition des deux ...
... chelous puis, en faisant bien attention de ne pas être suivi par la tatouée, j’émergeais de la bouche de Métro. Après toutes ces angoisses, l’air vicié de la ville me parut aussi rafraîchissant qu’une virée à la campagne. J’en aspirai de grandes goulées. Quelque peu rasséréné, je trottinai en direction des bars au bout de la rue, ceux mentionnés par la tatouée. J’en choisis un au pif. Une odeur de café froid flottait dans le petit établissement tellement sur-meublé que s’y déplacer donnait l’impression de s’y faufiler. Je me vautrai sur une chaise face à la porte pour éviter toute surprise, et relâchai un peu de la tension qui me tenailla. Pour la première fois depuis le début de cette journée, j’avais l’impression de prendre les choses en mains, et pas simplement me laisser porter par les évènements, ce qui apaisait un peu mes nerfs à vif. Je remarquais alors que mes doigts se crispaient encore autour du taser. Histoire de ne pas faire flipper les autres pochtrons, je le rangeais dans la poche vide de mon pantalon. Vide ? Je tâtais frénétiquement mon jean de tout côté à la recherche de la familière bosse – pas celle-là bande de pervers – sans succès. Et merde de crotte d’étron ! J’avais paumé mon portefeuille. Je déglutis une bile amère. Pas paumé, volé. Je n’y avais pas prêté attention sur le moment, mais lorsque j’avais fouillé dans le sac de la jolie tatouée, j’en avais extirpé un portefeuille. Mon portefeuille. Elle me l’avait probablement subtilisé ...