Alice au Pays des Rêves
Datte: 27/01/2021,
Catégories:
fh,
jeunes,
boitenuit,
revede,
portrait,
prememois,
Auteur: Imre, Source: Revebebe
... avec lui. Elle n’attend qu’une chose. Ce baiser. Ce merveilleux baiser, long, éternel, qui la fait chavirer. Elle en redemande, Alice. Elle n’est pas rassasiée. Encore et encore. Oh oui, que c’est bon ! Tout son corps est rempli de chatouillis.
— … si tu veux ?
C’est la fin de la phrase qu’elle entend. Juste les trois derniers mots.
— Hein ? dit-elle, en toussant légèrement pour se remettre de ses émotions. Si je veux quoi ?
Elle est encore dans ses pensées. Bien sûr qu’elle veut. Elle en veut encore, des baisers. Tout plein, même. À n’en plus finir. Mais elle ne peut pas le lui dire, au mec qui est là en face d’elle, debout à se tortiller les doigts. Comme s’il allait lui tricoter sa photo… Et là, sans crier gare, la voilà qui se met à rire, d’un rire nerveux. C’est à peine si elle peut s’arrêter.
— Excuse-moi, j’étais prise dans mes pensées. Si je voulais quoi, tu me disais ?
Rouge pivoine, il commence à bégayer quelque chose d’incohérent. S’y reprend à trois fois. Mais sans plus de succès. Alors c’est Alice qui, se levant, lui prend la main et l’entraîne sur la piste de danse. Jamais elle n’avait fait cela. Timide comme un soupir, c’est pourtant elle qui a fait le premier pas. Les autres suivront, c’est un slow. Et pas trop compliqué pour une première.
Mais, à peine la danse commencée, la musique s’arrête. « Whisky time ! » crie le disc-jockey.
— Zut, pour une fois que j’avais osé inviter une fille, clame-t-il, tout désolé de ce contretemps.
— ...
... Pas grave, lui dit Alice, un petit sourire au coin des lèvres. On remet ça pour la prochaine. D’ac ?
Il opine du chef alors qu’elle le prend par la main pour aller s’asseoir à une table près du bar. Assis l’un en face de l’autre, c’est à ce moment qu’elle se rend compte qu’il est mignon. Très mignon même. Il doit avoir le même âge qu’elle. Ils se regardent, et se regardent encore et encore. Le temps passe ; pas un mot n’a été échangé. Cela ne la gêne pas. Elle a l’habitude de ces moments de silence. Et lorsqu’elle veut s’exprimer, il décide d’en faire autant. Ils rient de bon cœur et veulent s’excuser. Mais à chaque fois c’est pareil. Leurs mots se mélangent, car ils ont le don de toujours vouloir parler en même temps. Et personne n’y comprend rien. Faut dire que le bruit que font les autres autour d’eux n’arrange rien.
— Et si on allait ailleurs ? demande-t-il tout de go. On serait plus au calme.
— D’accord. Je te suis. Tu veux aller où ?
— Chez moi, dans mon lupanar, qu’il lâche comme ça, devenant aussi rouge qu’un feu de forêt dans le Midi. Non, je déconne. Excuse-moi. On pourrait aller dans un piano-bar ; j’en connais un, et la musique est excellente.
— OK, ça roule. Je te suis. Je ne sais pas pourquoi, mais je te fais confiance. Même si on ne s’est jamais vu encore.
Il n’en faut pas plus pour le requinquer. Encore un peu et les boutons de sa chemise vont sauter… Il est sur un petit nuage. Et sous de gros nuages en sortant de la discothèque. La pluie n’est pas ...