1. Le sextrot 1


    Datte: 23/01/2021, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Accent, Source: Hds

    (à rattacher à accueil des déshérités puis à accueil des nantis.)
    
    Lili licenciée,nous avons loué un appartement plus modeste, à la mesure de nos moyens. Lili a des réserves à la banque, je l’ai persuadée de les conserver en garantie. Notre train de vie change, les sorties et distractions sont moins nombreuses. Ma chômeuse est plus présente pour moi. C’est tellement mieux de se retrouver chaque soir pour conjuguer le verbe aimer à deux. Je suis mille fois plus heureux de la tenir sous moi ou sur moi que d’attendre son retour comme au temps de sa glorieuse carrière de secrétaire particulière de monsieur Henri. Se dire « je t’aime » sans arrière pensée, sans la blessure du doute, c’est formidable. L’amour garde toute sa saveur.
    
    Robert, le responsable du « Sextrot », cet endroit où Lili se dévouait bénévolement après sa journée de travail, a obtenu notre nouvelle adresse, je ne sais comment. Lili me jure qu’elle n’y est pour rien. Un soir il sonne à notre porte, vient prendre des nouvelles de ses amis. Il est heureux de nous trouver en bonne santé et passe vite à la vraie raison de sa visite : l’aide de Lili lui manque. Le sextrot tourne à plein régime, hommes et femmes ont fait marcher le bouche à oreille.
    
    Désormais « le pénis à vagin » ne connaît plus le chômage, pendant les heures d’ouverture hommes et femmes défilent de façon quasi permanente devant les trous de la cloison. Les verges y déversent de grosses quantités de foutre entre des mains, des bouches, des culs ...
    ... ou des cons. (C’est le langage cru du maître des lieux) La crise économique aidant, les plus démunis apprécient ce service sexuel gratuit; il y a foule devant les glory holes. Robert a ouvert deux trous supplémentaires en raison de l’affluence aux heures de pointe le soir entre 20heures et 23 heures.
    
    Je l’enverrais volontiers au diable. C’est là, dans son antre glauque, selon moi, que ma femme, imprégnée par l’ambiance du milieu a pris goût à l’acte de chair brutal, libérateur des instincts et l’a confondu avec l’acte d’amour. On baise n’importe qui, sans voir ce partenaire, sans sentiment, on crache ses humeurs ou on reçoit sa ration de liquide glaireux et on s’en va. C’est une mesure d’hygiène, ça soulage, ça fait du bien, mais le cœur n’y participe que par l’emballement rapide et provisoire de ses battements. Je m’explique ainsi ces escapades diverses auxquelles elle participait activement sans y attacher une importance excessive. Voilà pourquoi, en dépit de quelques gros mensonges nécessaires pour cacher son addiction à des activités purement sexuelles de plus en plus fréquentes, elle finit toujours dans mes bras. Elle y retrouve mon amour et le sexe qui font défaut ailleurs. De l’ état d’objet sexuel, de poupée gonflable gonflée et utilisée comme jouet par Benjamin et le comptable devant Henri, elle retrouve le statut d’être humain aimé et respecté.
    
    Nous sommes un couple apaisé après la tempête. Forte de son expérience commerciale, fortement aidée par des indemnités ...
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