COLLECTION DOMINANT - DOMINÉ. Burn-out. (1/2)
Datte: 23/01/2021,
Catégories:
Dans la zone rouge,
Auteur: CHRIS71, Source: Hds
... partira dans 5 minutes ».
J’ignore si ce texte est l’intégralité de ce que j’ai entendu, mais départ pour Marseille, le soleil en ce mois de novembre cela je l’ai retenu et comme un vrai zombie je me lève laisse quelques pièces et sans réfléchir j’entre dans le dernier wagon la porte se refermant derrière moi.
• Madame, votre billet.
• Combien je vous dois, je paye avec le supplément.
Aucun remords, je sais que je viens d’abandonner mon mari et surtout mes enfants, mais j’ai agi comme il est souvent dit à la radio lorsque j’ai le temps de la mettre en marche en état de burn-out.
« Mesdames messieurs, nous arrivons dans quelques minutes à Marseille, j’espère que vous avez fait bon voyage. »
Je me retrouve sur le quai avec à mon bras mon simple sac, j’ai faim, car ce matin, le temps m’a manqué pour avaler un petit déjeuner.
Je quitte la gare, me retrouvant sur le vieux port où je m’installe à une table au soleil et où je commande une bouillabaisse, je suis à Marseille.
Le petit rosé de Provence bien frais me fait un bien fou et c’est sans aucun remords que je me dirige vers la canebière, dans une petite rue, je vois un hôtel ou je prends une chambre la payant pour deux nuits.
Cela fait plusieurs fois que mon portable sonne, je refuse de voir qui m’appelle voulant profiter de ma nouvelle liberté quelques heures encore, je le sors de mon sac et je le fais tomber dans la première poubelle que je croise.
La chambre est glauque moi qui suis de bonne ...
... famille et qui habite malgré toutes les difficultés évoquées plus haut un joli appartement dans une cité pavillonnaire.
Je sors et je vais dans une boutique où j’achète le nécessaire pour mes deux jours d’évasion.
Il est 21 heures quand l’envie de sortir me prend, je m’habile, je vais à quelques mètres de l’hôtel, il y a un bar où je franchis la porte sans penser ce que ce geste va entraîner pour moi.
Je m’assieds au bar, ma jupe remonte montrant le haut de mes bas, il y a 10 ans à la naissance de ma fille que j’ai arrêtée de fumer, le barman sort un paquet de cigarettes pour un client, j’en commande un sans penser aux allumettes, j’en sors une que je tiens dans ma main.
• Puis-je, vous donnez du feu.
• Merci.
Je mets la cigarette à ma bouche et je tire dessus.
• Je vous offre un verre.
• Merci, vous êtes bien aimable.
Je regarde plus précisément l’homme qui me parait un homme bien, son costume est irréprochable, j’ai l’impression de voir mon mari, mais en plus jeune, car il doit au maximum avoir vingt-cinq ans.
Pourquoi je le compare avec celui qui doit se demander où je suis passée depuis ce matin, mais l'ambiance feutrée du bar et la musique douce balaye mes scrupules et j’accepte, la conversation sans pouvoir dire de quoi nous parlons ?
• Cinq cents euros pour aller dans ta chambre, qu’en penses-tu ?
Tutoiement, argent, je prends conscience de ce que cet homme me propose, je suis dans un bar et il me prend pour une pute, il est vrai que je ...