Uchronie soit qui mal y pense ou l'effondrement de l'humanité [SF] (1)
Datte: 15/01/2021,
Catégories:
Divers,
Auteur: Doogy Woogy, Source: Xstory
... extraterrestre, rien n’indiquait que les produits habituels eussent une quelconque utilité. Anatomiquement, puisqu’elle était humanoïde, on pouvait espérer certaines ressemblances : cela signifiait que retirer le morceau de bois fiché dans sa cuisse pouvait la vider rapidement de son sang si l’artère fémorale – ou ce qui en faisait office – était touchée.
Joris était un scientifique de haut niveau, mais pas un médecin. Il avait suivi une formation aux premiers secours, mais là, il n’était pas certain d’être à la hauteur de la situation. Toutefois, il était seul sur place ; qui pouvait tenter quelque chose, sinon lui ? Il avait le choix entre laisser la créature mourir à petit feu, tenter de la sauver en la faisant mourir, ou juste la sauver. Il braqua sa lampe sur la cuisse, observa attentivement la blessure. Il positionna la lampe de façon qu’elle puisse tenir seule et éclairer la scène autant que faire se pouvait : il aurait besoin de ses deux mains pour tenter quelque chose. Il se concentra, essayant de visualiser le point de compression en cas d’hémorragie.
La créature était de grande taille, bien plus grande que lui. Elle devait bien dépasser les deux mètres. Il ne pourrait pas la porter longtemps, et même la déplacer lui semblait déjà ardu. Il lui faudrait pourtant le faire. La meilleure technique consistait à dégager le morceau de bois en tirant vers le bas ; or la cuisse reposait sur un rocher, bloquant la branche entre la cuisse et la roche. Ne pas se ...
... précipiter. La plaie, comprimée par le morceau de bois, ne laissait le sang s’écouler qu’en petite quantité. Joris observa tout ce qui alentour pouvait lui permettre de soutenir la jambe tout en dégageant l’accès à la plaie. Il envisagea de tailler une branche de façon à en faire une espèce d’étrier, comme ceux qu’utilisent les gynécologues. Cependant, il ne pourrait planter le pieu suffisamment solidement dans le sol.
Un éclair zébra le ciel. Un instant, Joris crut qu’il s’agissait de la lumière d’un projecteur. L’activité orageuse, qui jusque là s’était calmée, reprenait de l’ampleur. Machinalement, il leva la tête. Il sortit une corde de son sac et la fit passer par-dessus la branche qui le surplombait. Il s’y suspendit pour en vérifier la résistance ; aucun craquement ne se fit entendre. Il enroula la corde autour du genou de façon à pouvoir soulever le membre sans trop d’efforts ; il n’aurait qu’à déplacer le corps de quelques dizaines de centimètres pour lui éviter des contorsions inutiles.
Le retrait de la branche fut un succès. Joris n’aurait su dire si la pièce de bois avait soigneusement évité l’artère ou si, finalement, la morphologie de cette créature était en fait bien différente. Un peu de liquide s’écoula de la blessure mais cela n’avait rien d’inquiétant. La créature geignait ; Joris resta très attentif à sa réaction. La douleur pouvait la réveiller subitement, et si elle se pensait en danger, sa réaction pourrait être brutale. Cependant, malgré le risque, il ...