Police polissonne (26)
Datte: 08/01/2021,
Catégories:
Divers,
Auteur: Pikatchu, Source: Xstory
Nous sommes lundi. Le retour des permissionnaires a rempli la caserne de militaires tous plus ou moins motivés. La petite section attend devant le restaurant l’ouverture de la rampe ; l’ambiance est beaucoup moins festive que la veille : la mauvaise humeur du sergent a semé l’inquiétude. Sonia tente de dégeler l’atmosphère et entame la conversation :
— Les gars, je suis désolée de ce qui arrive. Je ne pensais pas qu’on se ferait piquer, et je m’en veux de ne pas m’être réveillée au branle-bas.
— Ce n’est pas grave, reprend Myriam. Je pense que les exercices étaient déjà prévus et qu’il fait ça pour nous mettre la pression ; vous ne croyez pas ?
— Peut-être, mais il est très en colère, et c’est de ma faute.
— C’est pour ça que tu as pleuré...? Que s’est-il passé ? Que lui as-tu fait ?
— J’ai tenté de l’amadouer en... enfin, tu vois ce que je veux dire.
— Ne me dis pas que tu lui as proposé de coucher avec lui ?
— Si... J’ai cru qu’il allait m’arracher la tête, il est devenu comme fou. Et après il m’a passé un sermon qui m’a complètement retournée.
— Pourtant il n’a pas gueulé comme d’habitude ?
— Non, il m’a parlé doucement comme s’il était mon père, mais ses mots avaient une telle force qu’ils m’ont touchée au cœur. Il m’a dit que ce n’est pas grâce à mon cul que j’arriverais à quelque chose dans la vie, et que si je pensais agir de la sorte ici je n’avais qu’à partir et aller faire la pute sur les trottoirs. Il m’a dit que je n’avais rien à faire ...
... ici et encore moins dans la police. Il m’a alors laissé cinq minutes pour réfléchir et choisir entre rester ou partir. Il a lourdement insisté sur le fait que si je partais, lui et tous ceux qui m’ont fait confiance seraient déçus. Alors c’est pour ça que j’ai décidé de rester et de me concentrer à fond sur cette formation. Tu sais, je pense qu’au fond le sergent est un type bien.
— T’inquiète ; je suis content que tu restes car nous, on t’aime bien. Tu pètes le feu, tu es notre petite bombe atomique. On va tous te soutenir ; pas vrai, les gars ? conclut Myriam.
— Oui, reprend Olivier. Je pense que nous allons devoir tous nous entraider. Quand j’ai fait mon service dans la marine, j’ai fait un stage avec les commandos ; c’est très dur, physiquement et moralement. On ne va pas lâcher ! dit-il en serrant le poing.
— Tu as raison, Olivier, on ne lâchera pas ! ajoute Christian. Nous avons été unis dans le plaisir, nous serons unis dans la souffrance !
Après cette belle tirade, toute l’équipe se retrouve dans la salle de restaurant déjà bondée et toujours aussi bruyante. Une fois servis, ils trouvent de la place juste à côté d’un groupe de militaires qui engage tout naturellement la conversation. Parmi eux, un gros balourd au rire bien gras et au langage obscène mate Sonia avec un regard d’obsédé. Elle s’en aperçoit et le fixe avec toute la hargne qu’elle porte en ce moment dans son cœur ; après ce qu’il vient de se passer, elle n’est pas d’humeur à se laisser emmerder ...