1. Xanths (10)


    Datte: 08/01/2021, Catégories: Hétéro Auteur: Phoroeckx, Source: Xstory

    Septima
    
    Fahra a peur de moi. Maintenant ce n’est plus le cas, mais pendant quelques jours, lorsque nous avons commencé à échanger elle et moi, elle ne parlait pas beaucoup, et se cachait souvent derrière Romane. Pourtant, elle était vraiment belle : dans mon monde, lorsqu’une Romaine était aussi belle, elle disposait presque instinctivement d’une certaine confiance, voire même d’une certaine arrogance. Ayant été habituée à cela, je me suis retrouvée étonnée face à l’habitude un peu timide de la marquée. Après mon premier réveil, nous sommes restées encore deux ou trois jours dans les parages, à reprendre des forces, chercher des sorts et surtout expliquer à Fahra toutes les subtilités de Xanths. Accessoirement, nous avons reconstruit nos vêtements. Mais à part quelques petites bêtes, la nourriture a commencé à manquer, et nous avons décidé de lever le camp le soir du troisième jour.
    
    Les voyages sont toujours un problème dans Xanths : soit l’on choisit de se déplacer de jour, au risque de croiser une multitude d’animaux et d’humanoïdes plus ou moins inoffensifs, mais nombreux ; soit l’on choisit de se déplacer de nuit, pour être plus tranquille, au risque de tomber sur des monstres bien plus dangereux. En tout cas, dans le biome que l’on explorait depuis que j’étais avec Romane, c’était sur ce calcul qu’il fallait se baser pour survivre.
    
    Nous nous étions éloignées des territoires dont nous avions l’habitude : il fallait remonter jusqu’à la lisière du biome montagneux, ...
    ... puis bifurquer en direction de la mer pour retrouver notre cachette, et l’ogre bleu qui devait nous y attendre. Mais déjà nous étions épiées ; je l’ai senti tout de suite.
    
    ***
    
    Romane.
    
    Fahra nous obligeait à garder une allure plutôt modérée ; même si c’était plutôt dangereux, nous n’étions pas contre. L’aventure de l’Obake m’avait laissé un goût amer, et j’avais presque peur d’utiliser, et d’abuser de nouveau de mes sorts. La nuit nous marchions, à l’aurore, nous cherchions un sort ou un quelconque moyen de nous abriter, avant de dormir le reste de la journée. Sur le chemin, on tombait ci et là sur des fruits ou de petits animaux à manger. J’aurais dû me douter que quelque chose clochait : à part quelques ennuis mineurs, rien de bien méchant ne nous était encore arrivé. Sur le moment, je pensais que toutes les créatures étaient encore au sud, guettant la marquée que nous leur avions subtilisée. Mais pas seulement. La première fois que je l’ai aperçu, ce fut seulement l’espace d’un instant :
    
    — … et c’est pour ça qu’il faut que tu fasses toujours gaffe à où tu mets les pieds en forêt quand tu te perds dans les broussailles. Si tu ne peux pas voir exactement où tu vas, n’y va pas. La dernière fois, on a mis plusieurs minutes à échapper à cette horreur avec Septima.
    
    L’après-midi avait été plutôt calme : à part quelques herbes à peine dangereuses et deux jiangshis, rien de vraiment extraordinaire. Mais soudain, un léger tintement me fit tourner la tête : derrière un ...
«1234...11»