Business Meeting (1)
Datte: 03/01/2021,
Catégories:
Hétéro
Auteur: NuggetTender, Source: Xstory
Je m’appelle Grégoire.
Je suis ce que l’on appelle communément un "homme d’affaires". Pour mon "CEO", comprenez mon patron, je ne sers qu’à une et unique chose : engranger des bénéfices. Selon sa philosophie, seule la colonne "Total" d’un tableau Excel compte. Si le chiffre est en vert, tu restes, s’il est en rouge, tu dégages. Cela peut paraître simple et dur, mais on s’y habitue, à la longue.
Et pourtant, rien ne me prédestinait à parcourir le monde d’aéroport en hôtel sans charme pour négocier des conventions de vente, des participations au capital, des accords de rachat ou d’absorption pour une entreprise multinationale.
Pour que vous compreniez bien qui je suis, je vais commencer par le début. Enfin, le début... disons que je vous propose d’accrocher le train lorsque je rentre à l’université. Comme disait Dalida, je venais d’avoir 18 ans.
Ma prime jeunesse ne fut guère intéressante, ma vie de collégien et de lycéen non plus. J’étais un garçon plutôt introverti, avec un cercle d’amis réduit et je lorgnais sur les bombes sculpturales de la classe avec envie et discrétion, me disant qu’elles étaient réservées aux gros bras des meneurs ou des caïds, catégorie dont je m’excluais moi-même.
Mais mon arrivée à l’université marqua un virage à 180° dans la perception que j’avais du monde. Les classes, le rythme, les amis, les sorties, la liberté et une virginité sociale que je retrouvais. Inconnu parmi les inconnus.
Me voici donc frais et pimpant à mon ...
... premier jour de fac.
Le droit, c’est l’option que j’avais choisie. Je voulais devenir avocat, du moins je le pensais. L’auditoire était énorme, près de 800 places, toutes occupées par des filles et des garçons de mon âge. Les accents allaient dans tous les sens, les parfums, les vêtements, tout ce cirque avait quelque chose d’enivrant. Je découvrais des visages que je ne connaissais pas. J’allais vivre au moins un an avec tout ce monde, dans le même auditoire, parfois même dans la même classe.
Le hasard m’installa entre deux filles. L’une assez quelconque : rousse, cheveux longs, yeux couleur noisette, ni mince ni bien portante. L’automne avait déjà commencé, elle portait un manteau de tweed bleu chiné, un jean foncé et des Converse rouge écarlate. Cahier posé sur la tablette, stylo en main, syllabus sur les genoux, elle était dans les starting-blocks pour assister au cours. Un vrai profil de première de classe qui joue à fond l’ascenseur social.
De l’autre côté, Alice. Le prototype de la bourgeoise, la haute bourgeoise. Vêtements de marque, parfum haut de gamme, un port de tête altier, un front intelligent et un sourire à faire fondre la banquise du pôle Nord. Ses cheveux châtain clair tombant jusqu’à la nuque dansaient chaque fois que sa tête bougeait. Son sac calé entre les jambes, elle attendait patiemment que le cours commence.
— Nouveau ou tu recommences l’année ? me demanda Alice.
— Nouveau, lui dis-je. Et toi ?
— Nouvelle aussi. Tu viens d’où ?
— Oh, ...