Le sceptre de la Reine des Amazones - Histoires de Sexe

Le sceptre de la Reine des Amazones

... retour chez nous après-demain. Tu pourras… Claudia ? Tu… Claudia ?… Qu’est-ce-que tu fais, on croirait que tu viens de monter un escalier quatre à quatre ? Claudia ? Clau… elle a raccroché !
— Sûrement un problème de standard, explique Nigel adossé au mur.
— Si tu le dis… Bon, eh bien en route, Anna et le professeur doivent nous attendre.

* * * * *

Après une première heure de vol animée, pendant laquelle Sydney et le professeur ont échangé leurs impressions sur leurs dernières péripéties et les perspectives d’avenir autour de leur exceptionnelle découverte, tous deux se sont abandonnés à une sieste bienvenue. Mais il faudrait un peu plus que cette fatigue-là pour décrocher Nigel des yeux bleus d’Anna. La jeune femme papillonne avec art, visiblement encore émue par la prestance de son collaborateur dans cette affaire à rebondissements.

— Et votre courage face à cet abject individu !
— Oh, vous savez, je n’ai aucun mérite, il se passe rarement une semaine sans que l’on ne braque une arme sur moi. Ou quoi que ce soit d’autre de contondant, de pointu, de long, de dur… il faut savoir se mettre à la hauteur de Sydney.
— Comme vous avez raison, et comme vous êtes modeste. Vous êtes aussi un gentleman, je dois dire.
— Comment cela ?
— Lorsque miss Fox a dû… eh bien… donner de son corps pour ouvrir l’accès au tombeau… Vous êtes resté très digne, droit, sans vous abandonner à la perversion de l’instant.
— Noooon, bien entendu, fait-il avec un jeu d’acteur qui ne ...

... tromperait pas un enfant consanguin de troisième génération. La frivolité n’a pas sa place dans les missions scientifiques. C’est une règle stricte.
— Vous êtes admirable. Je suis probablement encore trop influençable, puisque je dois bien avouer que le professeur Fox m’a troublée hier. Mon Dieu, n’eût été le tragique de l’instant, j’aurais volontiers aidé l’archéologie à faire ce pas décisif, avoue-t-elle en riant avec une déstabilisante innocence.

Nigel ne tient plus que très difficilement en place. Rien ne saurait décrire à quel point… non, rien ne saurait le décrire. D’autant qu’Anna croit bon d’ajouter :

— Dites-moi, professeur, est-ce que votre règle stricte s’applique encore à cette heure, ou est-ce que vous aurez moralement la liberté de me rejoindre dans une minute ?

Nigel a encore la bouche ouverte lorsque la volcanique grecque s’éloigne dans l’allée centrale vers l’arrière de l’appareil et la cabine des toilettes. S’il y a un dieu pour les situations hautement improbables, il est son plus fervent adorateur. On dirait bien que le destin a enfin décidé de le récompenser pour ses inlassables efforts.

— Nigel, mon grand, c’est à toi de jouer, se dit-il avant de se lever à son tour.

Il tire le rideau qui isole la travée des passagers de son recoin et gratouille à la porte des toilettes. Elle s’ouvre immédiatement, une main manucurée en surgit, le saisit au col et l’attire. Le verrou retentit derrière lui. Nigel est pressé dans l’espace étroit contre le corps ...