1. Samuel et Stéviana


    Datte: 29/12/2020, Catégories: hh, couleurs, prost, grossexe, anniversai, amour, volupté, Transexuels Oral hdanus, hsodo, Auteur: Frédichounet, Source: Revebebe

    ... a regardé avec cet air très maternel qu’elle n’avait que pour Luc et moi. Son expression n’a pas changé quand elle s’est arrêtée un instant sur Jennifer. Elle semblait "adoptée", elle aussi.
    
    — Qu’est-ce qui se passe, a-t-elle demandé, inquiète.
    — Rien, a dit tout de suite Luc, pour la rassurer. Samuel va nous raconter comment il m’a sauvé la vie.
    — Je peux rester ? a-t-elle demandé, intéressée.
    
    J’ai tiré la chaise à côté de moi et je l’ai regardée y prendre place, s’arrêter une seconde et passer son bras autour de moi.
    
    — Vas-y, raconte… et essaye de ne pas pleurer, pour une fois.
    
    J’ai pris une grande aspiration.
    
    "On marchait, tous les deux, au bord des falaises d’Étretat, où j’étais en vacances avec mes parents. Luc y habitait dans l’auberge que tenaient Geneviève et Raymond. Bref. On cherchait le sentier qui nous permettrait de descendre jusqu’à la plage, nos serviettes sur l’épaule. Et puis, c’t’imbécile a fait une chose stupide : il s’est mis à marcher au bord du gouffre, les bras tendus dans une parodie de figure d’équilibriste. Moi je savais qu’au fond, sur la plage en contrebas, des rochers la déchiquetaient. La panique s’est emparée de moi, et je ne pouvais même plus faire le geste de le tirer de force en sécurité : j’aurais pu faire une fausse manœuvre et précipiter ce que je redoutais. Il m’a regardé une seconde, et est retourné surveiller ses pas. Et il m’a dit : "T’inquiète, ça fait des millénaires qu’elle est là, c’te falaise !" Ce n’était pas ...
    ... tant la falaise qui m’inquiétait que le vent qui soufflait en rafales et pouvait le jeter n’importe quand contre les rochers, à vingt ou trente mètres plus bas. Mais c’est bien elle qui a cédé : elle s’est effritée sous son pas suivant. Moi, j’appréhendais tellement sa chute, à cause de la panique, ou peut-être grâce à elle, que j’avais déjà plongé et saisi son poignet avant qu’il disparaisse. Je m’en rendais pas compte, mais je serrais son poignet comme un désespéré, lui faisant mal. Dans un cri de rage je l’ai tiré à moi."
    
    — Mais comment t’as fait… il est deux fois plus grand et plus gros que toi, a-t-elle exagéré, tant la stupeur la tenait.
    — Merci pour moi, a fait Luc.
    — Ta gueule… ça s’rait jamais arrivé si t’avais pas fait le con, lui ai-je assené, furieux.
    — Il a raison Luc, je t’interdis de plaisanter avec ça, a ordonné Geneviève, touchée.
    
    C’est elle qui a continué :
    
    — Il y est arrivé parce que Luc n’avait que onze ans, à l’époque. Samuel en avait quatorze, et ça faisait déjà deux ou trois ans que son père lui apprenait, à la dure, la valeur du travail et de l’argent. Il n’a pratiquement pas bougé depuis. Il avait presque la carrure de déménageur que tu lui vois !
    
    Elle a marqué une petite pause avant de continuer :
    
    — Ils ne sont pas allés à la plage, ce jour-là. Ils sont rentrés à l’auberge, et Luc nous a raconté ce qui s’était passé. Sam était incapable de parler. Il était clair qu’il avait pleuré et moi, je comprenais que c’était le contre-choc. Je ...
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