1. Moi, Daniel, SDF


    Datte: 24/12/2020, Catégories: fh, pénétratio, Auteur: Bertrand D, Source: Revebebe

    ... m’empêcher de le voir. Dimanche prochain, je retourne les voir et tenterai d’éclaircir la situation.
    
    Dès le lendemain j’appelle ma nouvelle famille, si l’on peut dire. C’est Nancy qui me répond. Je lui demande si je peux venir le prochain week-end.
    
    — Mais bien sûr. Nous n’avons pas osé te le proposer ; tu étais peut-être en couple, ou tu aurais pu avoir des obligations, une sortie prévue.
    — Non, je suis libre comme l’air. Maintenant, je voudrais te dire quelque chose de confidentiel. Samedi, en plaisantant, tu as dit que je ferais bien un père. L’idée m’a trotté dans la tête ces derniers jours. En effet, je pourrais le reconnaître.
    — Ce n’était pas du tout une phrase au hasard : je voulais voir vos réactions, à Anne et toi.
    — Eh bien moi, je suis d’accord. Reste à convaincre Anne.
    — Je m’en occupe. À samedi.
    
    Voilà, j’ai lancé mon idée, mais Nancy y avait déjà pensé. Et encore elle ignore que je suis le véritable père !
    
    Le samedi, je suis arrivé plus tôt que la dernière fois. C’est Daniel, le petit, qui m’a accueilli avec des cris de joie. Jacques le suivait de son pas hésitant ; je me suis accroupi et il s’est jeté dans mes bras. Les deux femmes ont regardé en souriant cet accueil enthousiaste. Je les ai embrassées.
    
    — Je vois que l’on ne me rejette pas, que je reçois un accueil enthousiaste, du moins de la part des enfants.
    — Mais nous aussi, nous t’aimons bien.
    
    Étant fils unique, je n’avais jamais eu l’occasion de serrer dans mes bras de jeunes ...
    ... bambins. Je découvre un rôle totalement inconnu, celui de père. Je dois m’adapter aux codes du petit Daniel, jouer avec lui. Jacques est souvent dans mes bras. C’est merveilleux.
    
    Les femmes se sont réfugiées dans la cuisine et discutent ferme. De temps en temps elles viennent jeter un coup d’œil, souriant à la vue de mon enthousiasme.
    
    Quand on nous appelle au moment du repas, je suis définitivement adopté par les petits. Daniel veut raconter à sa mère tout ce que nous avons fait ; et au ton qu’il emploie, il paraît satisfait. Quant au plus jeune, il se trouve bien dans mes bras et bafouille, probablement pour exprimer sa joie.
    
    — C’est dommage que tu travailles si loin ; nous aurions pu te loger, me dit Nancy.
    — Je ne veux pas vous déranger : vous avez suffisamment d’occupations comme ça.
    — Mais tu nous aiderais ; nous avons pu apprécier tes talents lors de ton dernier séjour. Et puis tu pourrais t’occuper des enfants, surtout Jacques qui semble particulièrement tenir à toi.
    — C’est vrai ; mais moi aussi j’aimerais en avoir à moi, que j’aie conçus.
    
    Anne me regarde, s’interrogeant sur mes intentions.
    
    — Mais, c’est comme si c’était les tiens. D’ailleurs, ils te le prouvent, rétorque Nancy.
    — Oui, mais aucun des deux ne porte mon nom ; je n’ai légalement aucun droit sur eux. Supposons que je vienne vivre ici : quand les moutards iront à l’école et s’ils étaient malades, je ne pourrais pas aller les chercher ; il me faudrait votre autorisation. C’est ainsi, mais je ...
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