Suis-je candauliste ? - Histoires de Sexe

Suis-je candauliste ?

... expliquer que je prenne mon pied au spectacle du cul de ma femme ainsi pris en mains. C’est proprement incompréhensible et pourtant bien réel, j’ai fichtrement envie de me taper une queue sur le champ. Je n’en fais rien, bien sûr. Nous sommes en vue du resto.

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Annie attend face au panneau d’affichage, dans une posture légèrement courbée, probablement pour mieux déchiffrer la carte. Sa tenue mal réajustée, forme une grimace, livrant par là une parcelle terriblement suggestive du postérieur nu. Jean-Yves est à son côté, étudiant pareillement les menus. Quant à Damien, il est resté légèrement en retrait, il m’attend.

— Daniel… il nous faut discuter, attaque-t-il, quand je suis à son niveau.

Je le regarde, surpris mais pas hostile, pressentant plus ou moins le sermon. Fidèle à son image, il fonce tête baissée.

— T’imagine pas qu’on voit pas tes simagrées. Si t’es pas d’accord, dis-le carrément, au lieu de tirer ta gueule d’enterrement et de nous faire chier.

Et je ne vous dis pas tout. En résumé : il me somme d’être clair et m’impose par-dessus le marché un cérémonial humiliant autant que ridicule, où il est question de chienne, sa chienne qui doit lui obéir au doigt et à l’œil, ou quelque chose de ce genre dont il me trace une épure, verbale s’entend.

— Mais pourquoi ? Annie est d’accord, m’étonné-je trouvant la redondance parfaitement inutile
— Et toi, t’es d’accord ?
— Bien sûr… pas besoin de dire ça…

Entre-temps, Jean-Yves et Annie nous ...

... ont rejoints. Je lorgne vers elle, quêtant son aide.

— Damien a raison, si t’es pas d’accord vaut mieux qu’on arrête et le plus tôt sera le mieux.

La traîtresse !

Si c’était aussi facile ! Jamais je ne comprendrai pourquoi les choses sont si compliquées pour moi alors qu’elles sont si simples pour elle. Bien sûr que je veux continuer. N’empêche que ça me tord les boyaux. Chuis maso…

— Bon, on plie bagage, s’impatiente Damien en invitant d’un geste son collègue à prendre le chemin du retour.
— Mais attend, voyons…

Il sursoit sans mot dire. En un sens, il a raison, faut que je prenne mes responsabilités. Mais si je suis d’accord pour assumer, il y a encore cette cérémonie d’intronisation grotesque qu’il entend m’imposer.

— Annie… Tu dois obéir… à Damien… Tu es sa chienne, ânonné-je, évitant de regarder Annie et me sentant parfaitement bouffon.

Le maître me fait grâce de mes tergiversations, il passe à l’étape suivante, la confirmation d’Annie.

— Daniel, j’obéirai à Damien, je serai sa chienne, SI tu le veux.

La finaude m’a renvoyé la balle, accentuant la condition, de telle sorte que chacun comprend :

— et seulement si. J’imagine qu’elle jubile derrière son calme olympien.

La balle est à nouveau dans mon camp, Damien se charge d’ailleurs de me le rappeler, insistant pour qu’on en finisse. Je suis d’accord.

— Chérie, je veux que tu sois la chienne de Damien, confirmé-je avec conviction d’une voix puissante et déterminée, vibrante d’irritation ...