1. Tala


    Datte: 30/11/2020, Catégories: fh, couleurs, amour, Oral pénétratio, sf, fantastiq, amourpass, Auteur: Patrik, Source: Revebebe

    ... :
    
    — Je vois bien que tu as deux yeux, mais sais-tu t’en servir ?
    — Serais-tu en train de me dire que tu es une illusion ? Une très belle illusion ?
    — Pas du tout, j’existe et je suis bien là dans cette montagne, sur ma corniche et toi, tu es bien là sur ta drôle de machine qui flotte dans les airs.
    — Tu me rassures…
    
    C’est alors que je remarque un petit détail. Je ne suis pas encore bien au courant des us et coutumes locales, mon greffon étant plutôt orienté langue que savoir vivre, mais, indubitablement, cette femme est célibataire, l’arrangement de sa coiffure et de sa ceinture le prouve. Je ne sais pas pourquoi, mais ça me met en joie ! Elle le remarque :
    
    — Qu’as-tu à m’observer comme ça en souriant ainsi ?
    
    Je sais qu’il est inutile de ruser avec les Talayens, ils sont presque tous psychologues. Alors, autant dire la vérité :
    
    — Je constate que tu es célibataire…
    — C’est vrai, je suis libre. Pourquoi ?
    — Je ne sais pas comment l’expliquer mais… enfin… j’en suis heureux…
    — Tu es heureux que je sois célibataire ? À mon âge ? Les extérieurs ont de drôles de façon de voir les choses !
    — Ah bon ? Excuse-moi, mais je ne suis pas tout à fait au point sur les mœurs locales. Je viens d’arriver ici, il y a quelques jours, enfin, trois semaines.
    — Tu es excusé. Je devrais déjà être mère à mon âge, sans avoir à déambuler dans la montagne.
    
    Je ne comprends pas bien la signification exacte de cette phrase. Je passe outre :
    
    — Mère ? Je suis étonné que tu… que ...
    ... tu ne… (ah zut, je ne sais pas comment le dire)
    — Je t’épargne cette peine : personne ne veut de moi, je suis trop différente, vois-tu. Et à mon âge, ce n’est pas facile d’avoir sa place sans être avec quelqu’un.
    — Permets-moi de te dire que les "hommes" de ton coin sont des aveugles. Non, des crétins !
    — Ah bon ? Comment ça ?
    
    Je me rends compte que je commence à en dire de trop. Bah, fichu pour fichu, autant continuer, d’autant que je ne reverrais peut-être plus jamais cette délicieuse créature…
    
    — Ce que je veux dire, belle demoiselle…
    — Lanu.
    — Lanu ? (un mot que je ne connais pas, étrange !)
    — C’est mon prénom.
    — Ah, ok. Merci. Donc, belle demoiselle Lanu, je disais que…
    — Belle ?
    — Oui, belle. C’est ce que je pense, mais si tu n’es pas d’accord, je peux changer d’adjectif, si tu veux…
    — C’est comme tu veux.
    — Donc, chère Lanu…
    — Chère ?
    — Si tu me coupes la parole à chaque mot, je ne vais jamais sortir toute ma phrase.
    — Et toi, c’est quoi ton prénom ?
    — Euh… Alex…
    — Alekese (pron. Alékéssé), c’est dur à prononcer !
    — A-léks, s’il te plaît.
    — Trop dur ! Tu disais ?
    
    Elle va finir par me faire perdre le fil ! Je reprends :
    
    — Je disais que si j’étais un homme de ton clan, il y a belle lurette que je t’aurais demandé d’être la… d’être ma compagne.
    — Sans mentir ?
    — Sans mentir.
    — Pourquoi ?
    
    Il y a des moments où on se demande s’il vaut mieux ne pas se taire. J’avise un rocher afin d’y poser mon aéroflotteur. Je l’arrime tant bien que mal ...
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