La fin du milieu
Datte: 30/11/2020,
Catégories:
ff,
cérébral,
sf,
Auteur: Domi Dupon, Source: Revebebe
... centrale de son soutif, qui en l’absence de bretelles, chut. Déjà, ses bras embrassaient Susan et l’attirait à elle.
— Voilà ! Nous sommes à égalité, lui souffla-t-elle. Quoique ! Si on considère la surface de peau couverte par ma culotte par rapport à la tienne, j’ai, j’crois, un peu d’avance.
Un rire soulagé s’échappa de leurs poitrines réunies.
— Et si on buvait un verre ! Ça donne soif les émotions. Dommage qu’on n’ait pas d’alcool de contrebande.
Susan n’aurait certes pas bu d’alcool, mais ces propos qui auraient choqué Sœur Susan la firent sourire. Officiellement, la charia de l’U.S.D. interdisait la consommation d’alcool. La période préglaciaire des années 40 avait détruit une bonne partie du vignoble européen. L’U.S.D., profitant des circonstances, avait exigé l’arrachage du reste ne conservant que quelques vignes entièrement sous contrôle pour la production du vin de cérémonie.
L’exception restait la bière, avec une production de houblon et d’orge suffisante, les prêtrimams s’étaient heurtés aux lobbies des brasseurs et des céréaliers. Ils avaient dû céder.
— Multi, deux «energicsoda ».
— Et des crackers, enchaîna Susan. Les émotions, ça donne faim aussi.
— Pendant que tu y es rajoute des petites crevettes roses.
Boissons et amuse-gueules émergèrent sur la table. Les filles toujours enlacées s’en saisirent. Sans s’être concertées, elles s’assirent à même la douillette moquette, en tailleur, face à face, genoux contre genoux. Elles se ...
... désaltérèrent, grignotèrent, parlèrent.
Si techniquement, elles se côtoyaient depuis plus de quatre ans, les deux filles avaient passé peu de temps ensemble et s’étaient joyeusement ignorées. La première considérant l’autre comme une dépravée et la seconde, l’autre comme une « sainte-n-y-touche-pas ». Elles se racontèrent. Pas seulement avec leurs mots. Leurs yeux, leurs corps furent aussi très bavards.
Quant à leurs mains… rencontres incessantes… frôlements… douces pressions… sensualité de chaque geste…
Arriva le moment où l’inconfort de la position leur pesa. Susan, la première, ramena ses jambes contre son torse, encerclant ses genoux entres ses bras nus. Gladys l’imita, avec toutefois une variante, elle en inséra une entre celles de son amie.
Orteils contre culotte. Agitation dans le bas-ventre de Susan. Gladys éprouvait-un semblable tourment ? Probable. Son sourire béat semblait l’indiquer.
L’asiatique saisit la dernière crevette entre ses doigts.
— Si tu en veux la moitié, viens la prendre.
Elle glissa la crevette entre ses lèvres laissant dépasser un petit centimètre. Susan n’hésita pas. Pas d’électricité statique, pas de montée inconsidérée d’adrénaline lorsque leurs lèvres se touchèrent. Plus bêtement, un exquis bien-être, un intense soulagement. Elles avaient franchi le pas. Plus d’ambiguïté. Nul ne sut ce que devint la crevette au moment où leurs lèvres se joignirent, où elles se descellèrent pour permettre à leur langue de faire connaissance.
Avec ...