1. COLLECTION JEUNE – VIEUX. Canicule (1/2)


    Datte: 29/11/2020, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: CHRIS71, Source: Hds

    - Bonjour madame avez-vous reçu le papier de la mairie vous signalant que des jeunes du quartier passeraient cette année pour voir si vous allez bien le temps de la canicule.
    
    - Disparaissez chenapans sinon j’appelle la police.
    
    - Comment vous allez faire mémé, si nous passons c’est que la mairie n’a aucune possibilité de vous joindre pour vous demander si vous allez bien ?
    
    Vous n’avez pas de téléphone, vous avez refusé qu’ils vous laissent un portable.
    
    - On doit voir si vous avez bien bu madame.
    
    Regardez, nous avons des bouteilles d’eau.
    
    - Qui c’est celui-là qui vient de parler.
    
    - Mustapha madame, avec mes parents, j’habite l’immeuble voisin.
    
    - Nous sommes ici pour prendre contact avec vous, nous sommes cinq, chaque jour l’un ou l’autre nous passerons vous voir à l’heure que vous souhaiterez.
    
    Regarder, nous avons des badges de la mairie avec nos noms, Rachid, Mustapha, Youssef, Kamal et je m’appelle Lionel.
    
    À travers sa porte et son œilleton, la vieille dame semble dépassée par les événements, mais elle finit par comprendre et ouvrir sa porte.
    
    - Venez dans ma cuisine, c’est la pièce la plus fraîche, elle est au nord.
    
    - Ça tombe bien, le maire nous a dit de contrôler vos frigos, par ces chaleurs il faut boire et un peu manger.
    
    - J’ai tout ce qu’il faut, Albert l’épicier me livre deux fois par semaine.
    
    - Vous ne sortez pas !
    
    - Si, mais je ne vais pas loin et je passe par chez lui déposer ma liste.
    
    - Je savais bien que je ...
    ... savais qui vous êtes, vous étiez institutrice dans le temps.
    
    - Kamal arrête de dire des conneries, Mamy est bien trop vieille pour que tu l’aies eue comme institutrice.
    
    - Il a raison jeune homme, j’étais bien institutrice à l’école Jacques-Prévert, mais je suis parti en retraite ça fera vingt ans cette année.
    
    - Bien sur Lionel, c’est mon père qui l’a eu dans notre école.
    
    Mamy un jour vous étiez assise sur un banc dans le square, il m’a dit que vous l’aviez eu comme élève.
    
    - Comment s’appelait-il ?
    
    - Kamel, comme les cigarettes mais avec un K.
    
    - Je m’en souviens, il faisait la même vanne sur son nom, c’était un sacré gredin, j’étais obligé de le mettre au fond de la classe tellement il chahutait.
    
    - Kamal, ton père a bien changé, mamy, son père, il n’a pas intérêt à bouger une oreille avec la Fatima, il se ferait couper les couilles.
    
    - Pardon madame, j’ai employé un mot que je n’aurais pas dû.
    
    - Si j’ai bien compris, vous vous appelez Lionel, je vais vous dire, jusqu’à la mort de Louis, j’ai été marié pendant presque quarante ans avec lui, je sais ce que couille veut dire.
    
    - Il n’est plus là.
    
    - Non, il m’a quitté le lendemain de mon départ à la retraite, ça fera vingt ans demain.
    
    - Vingt ans que vous vivez seule !
    
    - Oui, Lionel, vous savez on s’habitue.
    
    Je vois Mustapha quitter la cuisine, j’espère qu’il va bien se tenir, je suis le responsable de ce groupe, le maire m’a à la bonne, je vais vous faire une confidence, c’est l’amant de ...
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