Smoke & sexe - Histoires de Sexe

Smoke & sexe

... regards me l’avaient indiqué, tandis qu’on s’était mis à parler de littérature avec Loïc et Mathilde.

C’est moi qui l’ai relancé en disant :

« Ce que tu m’as dit tout à l’heure me fait cogiter. »

« Ah oui ? » dit-elle d’un air faussement étonné.

J’ai tiré sur ma cigarette en scrutant le fond du jardin. Je rassemblais mes mots. Il était une heure du matin et nous avions un peu bu, mais j’avais les idées claires. Aurions-nous eu cette discussion si nous n’avions pas bu ? Je n’en suis pas certain.

Je me suis décidé, mais j’ai choisi de lui dire ça sans la regarder :

« Je crois que ça ne me déplairait pas de coucher avec toi. »

Je l’ai vue sourire, sans me regarder.

Puis elle a dit :

« Je crois que ça ne me déplairait pas non plus. »

J’ai appris son adresse mail par cœur, puis nous sommes rentrés. C’était un vendredi soir, au mois de juin. Il faisait très bon mais, le lundi suivant, en fin d’après-midi, il pleuvait. Alors nous avons fait ça dans ma voiture, au bout d’un chemin sans issue qui donnait sur une voie de chemin de fer.

Sarah était habillée tout en noir : une chemise en soie, une jupe courte un peu flottante, des bottines en daim. Elle ne portait pas de soutien-gorge, je m’en rendis compte dès qu’elle monta dans ma voiture.

Au cours du week-end, nous avions échangé d’innombrables messages qui nous avaient rendus tous les deux très impatients de nous retrouver dans un endroit discret. Et des mots que Sarah avait écrits me ...

... traversaient encore l’esprit tandis qu’on était dans ce chemin, à l’abri de tous les regards. Au fil de nos échanges, elle m’avait avoué qu’elle aimait bien les mots crus, et même vulgaires. Ça l’excitait. C’était aussi mon cas, contrairement à Mathilde qui restait plutôt classique au lit. Apparemment, Loïc était assez soft aussi. Et quand j’avais demandé à Sarah de me donner des exemples de mots qu’elle aimait, elle m’avait écrit : salope, pute, garce.

J’avais ces mots en tête tandis qu’elle était là, à mes côtés. Le simple fait d’y penser me faisait bander. On ne se connaissait pas si bien que ça. Nous avions dû fumer une bonne trentaine de cigarettes ensemble, et tout le reste avait eu lieu sur Internet. J’avais compté : nous avions échangé 98 messages depuis le samedi matin. Nous nous étions lâchés à distance, sans filtre, et à présent on était là, à se regarder en souriant. Mais nous avions peu de temps devant nous. Plus ou moins une heure.

C’est moi qui fis le premier pas en disant :

« J’ai adoré les messages qu’on a échangé dans cet après-midi. Certains en particulier. »

« Lesquels ? » dit-elle.

« Je te laisse deviner. Il y en a deux en particulier. »

Elle a souri et s’est tournée vers la voie ferrée et la pluie pour réfléchir, pas bien longtemps. Elle a dit :

« Celui où je te dis que j’aime me faire prendre par derrière et à poil dans la nature ? »

« Oui. »

Elle a réfléchi encore quelques secondes, puis elle a dit :

« Celui où je te dis que j’aime ...