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Histoire des libertines (31) : trois scandaleuses
Datte: 09/11/2020, Catégories: A dormir debout, Auteur: Olga T, Source: Hds
... l'extrême-onction. Sa décision est alors appuyée par le cardinal de Noailles qui considère aussi que les sacrements ne devaient être dispensés tant que Riom et la dame d'honneur n'étaient pas congédiés. Le 2 avril 1719, la jeune femme fait une fausse couche et échappe à la mort de peu. Elle fait rouvrir le jardin du Luxembourg et le voue au blanc pour six mois ainsi que toute sa maison, en l'honneur de sa fille. Elle se retire au Château de Meudon où elle espère se rétablir en s'éloignant de la Cour. Selon Saint-Simon, le Régent est particulièrement courroucé contre sa fille qui aurait épousé secrètement Riom après son accouchement. Il ordonne à celui-ci de rejoindre son régiment sur la frontière espagnole. Dans l'espoir de convaincre son père d'accepter de rendre public son mariage et de rappeler Riom, elle l'invite à Meudon pour un souper. Le Régent reste inflexible. La duchesse mourra des suites de ses couches deux mois plus tard, à l'âge de vingt-trois ans. Victime de la malveillance d'un Saint-Simon et cible privilégiée des chansons satiriques du temps, la duchesse de Berry fut l’objet des attaques violentes des ennemis du Régent. En dénonçant les frasques nymphomanes de la fille, cette opposition s’en prend au père dont le gouvernement lui attire l’hostilité d’une fraction importante de l'ancienne Cour de Louis XIV. Alors qu’un nouveau climat de liberté succède à l’austérité et aux désastres qui caractérisaient la fin de règne du Roi Soleil, l’insouciance ...
... sans entraves et l’esprit que semble manifester la fille aînée du Régent ne peuvent manquer de choquer les tenants de l’ordre ancien qui censurent les mœurs dépravées de la jeune veuve pour dénoncer la « turpitude » du nouveau pouvoir. Si une critique historique sérieuse doit dénoncer la véritable "diabolisation" dont a été victime la mémoire de Marie Louise Élisabeth d'Orléans, duchesse de Berry, il faut aussi reconnaître que sa liberté de mœurs est loin de correspondre à l'austérité sexuelle qu'exigeait la morale de l'époque en cas de veuvage. Mais ses grossesses clandestines, qu'elles soient avérées en 1719 et 1717, ou probable en 1716, n'autorisent pas pour autant les auteurs (en particulier les contemporains) à nous la dépeindre de manière quasi systématique comme un monstre d'orgueil et de dépravation, la figure emblématique de tous les excès de la Régence. Chapitre 3 : Charlotte-Aglaé, Mlle de Valois, l’ingénue. Elle est la 4ème fille du Régent. Elle n'était pas véritablement belle, mais elle avait de la vivacité et du piquant. PROCHE DE SON PERE Son père avait pour elle une affection particulière et l'éduqua fort mal par faiblesse. Dans une lettre adressée par elle au duc de Richelieu, elle accuse même son père d'avoir eu des relations incestueuses avec elle, afin qu'il lui révèle l'identité du Masque de fer ; néanmoins des doutes subsistent quant à l'authenticité de cette lettre car cette même anecdote se voit aussi associée à la Duchesse de Berry ...