Histoire des libertines (31) : trois scandaleuses
Datte: 09/11/2020,
Catégories:
A dormir debout,
Auteur: Olga T, Source: Hds
... croustillants de l’Histoire de France, Larousse 2017), une « frénétique du sexe » qui avait « le vertige de la canaille et trouve sa volupté dans l’avilissement ». Elle a clairement hérité du tempérament de son père, le Régent, un grand libertin.
LA FILLE PREFEREE DU REGENT
Encore enfant, la princesse d'Orléans tomba gravement malade à l'âge de 7 ans et les médecins la donnaient pour perdue. Il est dit que son père, qui veilla sur elle et la soigna, fut pris d'une « tendresse excessive » à l'égard de sa fille, ce qui pourrait être à l'origine des rumeurs d'inceste. En effet, sa mère fut jalouse de la bonne entente entre le père et la fille, relation qu'elle ne pouvait obtenir du fait de son indifférence à l'égard de ses enfants. Orléans la laissa dès l'âge de 8 ans agir librement. Elle s'adonna à la chasse et aux fêtes, subissant les critiques de sa grand-mère, la princesse Palatine. Elle se fit appeler « Mademoiselle » comme une fille du roi.
Voici le portrait qu’en fait le Duc de Saint-Simon « Cette princesse était grande, belle, bien faite, avec toutefois assez peu de grâce, et quelque chose dans les yeux qui faisait craindre ce qu'elle était. Elle n'avait pas moins que père et mère le don de la parole, d'une facilité qui coulait de source, comme en eux, pour dire tout ce qu'elle voulait et comme elle le voulait dire avec une netteté, une précision, une justesse, un choix de termes et une singularité de tour qui surprenaient toujours. Timide d'un côté en ...
... bagatelles, hardie d'un autre jusqu'à effrayer, hardie jusqu'à la folie, basse aussi jusqu'à la dernière indécence, il se peut dire qu'à l'avarice près, elle était un modèle de tous les vices, qui était d'autant plus dangereux qu'on ne pouvait pas avoir plus d'art ni plus d'esprit… »
MARIAGE ROYAL ET ADULTERE
En 1710, Marie Louise Élisabeth d'Orléans épousa Charles de France, duc de Berry, le 5 juillet 1710 et devint ainsi duchesse de Berry à l'âge de quinze ans. Beaucoup de pamphlets circulent alors, accablant l'adolescente pour ses loisirs non conformes à son statut de femme mariée. Le couple accumule les dettes et leur vie est qualifiée de scandaleuse par le Duc de Saint-Simon. Mademoiselle n’aurait pas mis huit jours pour cocufier son époux !
Rien ne va plus dans son couple : lassé des frasques de son épouse, le duc de Berry vient de prendre en novembre 1713, une maîtresse parmi les suivantes de sa femme.
Lorsque la duchesse découvre l’intrigue, elle décide de se venger en prenant un nouvel amant : ce sera un certain «Monsieur de la Haye» suivi par un «Monsieur de Salvert». Mais lorsque le duc de Berry l’apprend, il menace de la séquestrer dans un couvent et l’injurie en public. Elle cherche à fuir la cour de Versailles avec son amant, La Haye, écuyer du duc de Berry, pour les Pays-Bas. Celui-ci refuse. Elle lui a fait obtenir un poste de gentilhomme de la Manche en 1716.
Elle a une première fausse couche, un an après son mariage (1711). À 18 ans, en 1713, elle ...