Gloria - Histoires de Sexe

Gloria

... jouissait comme une folle, inlassablement, outrageusement, démesurément…

Puis je me suis endormie…

—oOo—

Quand j’ai ouvert un premier œil, j’ai constaté que je n’étais plus dans la salle gynéco. C’est en me redressant que j’ai découvert que j’étais dans le local technique sur un matelas au sol. La grande serviette bleue collait sur mon corps ; je l’ai retirée, et je me suis machinalement frottée pour enlever quelques traces de sperme séché. Encore dans les brumes, je me suis accroupie, songeant à tout ce que je venais de faire. C’est alors que je me suis demandé quelle heure il pouvait être.

Je me suis redressée tant bien que mal, vacillant sur mes jambes.

— Ne vous cassez pas la figure !

En même temps, j’ai senti un bras me soutenir. À son contact reposant et au ton doux de la voix, je savais très bien qui c’était. Je me retourne ; ma nudité ne me gêne pas. De toute façon, il m’a vue nue, en long, en large et en travers.

— Merci, Didier. J’ai dormi combien de temps ?
— Presque trois heures.
— Trois heures ? J’ai dormi trois heures ?
— Je me suis permis de vous déplacer ici, car le sauna ouvrait à dix-huit heures.
— Vous avez bien fait. Vous avez été très délicat, je n’ai rien senti du tout.
— Toujours aux petits soins pour les gentes dames…

Puis il me regarde rapidement de haut en bas, et m’indique alors de la main un petit renfoncement.

— Là-bas, à droite, c’est une cabine de douche. Je crois que vous en avez besoin… Il y a tout ce qu’il ...

... faut dedans en gel douche, shampoing, etc.
— Oui, je crois que j’en ai besoin…

Je m’appuie sur le rebord d’une table. Face à moi, je le vois qui se dandine d’un pied sur l’autre. Il se jette à l’eau :

— Je peux me permettre une question, Gloria ?
— Allez-y.
— Vous en avez pensé quoi ?
— Du glory hole ? De la salle de gynéco ? De tout ça ?
— Oui, de tout ça.
— Comment dire… Ce fut une expérience très intéressante à vivre ; je ne me savais pas capable de ce genre de chose et… enfin… même plus. C’est vrai que je me suis complètement lâchée, je ne me reconnaissais pas !
— J’ai cru remarquer…

C’est à mon tour de me dandiner d’un pied sur l’autre. Je ne sais pas bien formuler ce que j’ai envie de dire, d’expliquer :

— Oui, c’est vrai… Je me suis offert une sorte de parenthèse colorée dans ma vie monotone et grise. Un beau feu d’artifice ! Mais de là à recommencer prochainement, je ne pense pas. Et de là à recommencer tout court, je ne sais pas. C’est trop tôt, Didier, il faut que je digère. Vous comprenez ?
— Je comprends parfaitement.
— Merci de ne pas me juger.
— Pourquoi vous jugerais-je ? Vous avez désiré assouvir un fantasme, vous avez osé franchir le pas, vous avez assumé jusqu’au bout. Je devrais même vous féliciter pour cela.
— Vous exagérez !

Il ne répond pas, se contentant de me sourire. J’aime quand il sourit, j’aime aussi quand il me regarde comme ça. Je ne saurais pas bien expliquer pourquoi… Nous nous contentons de nous regarder, sans rien dire, ...