Filaë et les recherches - Histoires de Sexe

Filaë et les recherches

... premières divisions cellulaires.
— Et on est restés un bon moment dans l’eau, en effet… me remémorai-je.
— Avant et après que tu ensemences Xara… précisa Thylis.

Et du coup, en quelques dizaines d’heures, on nous fabriqua bientôt un grand aquarium géant, qui abritait une sorte de grosse bulle où je fus enfermé avec Yolen, un tube à essai, un micromanipulateurs assisté, un ovule, et une machine d’observation du développement de la vie. Une bonne dizaine de femmes assistèrent à travers les grosses vitres remplies d’eau à la branlette que me fit Yolen pour extraire quelques gamètes. Puis, à l’intérieur de la bulle, à l’aide de son micromanipulateur, la généticienne isola un de mes spermatozoïdes bien membré d’un gros Y et féconda l’ovule, avant de placer rapidement l’œuf fraîchement conçu dans l’utérus artificiel, pour l’observer et l’étudier.

Et au bout d’une bonne dizaine de minutes, Yolen poussa un grand cri de victoire en abandonnant tout son matériel de haute précision. Il y avait déjà eu plusieurs divisions cellulaires, et la mutation chromosomique n’avait pas eu lieu !

***

Neuvième lunaison de l’an 541, seconde hexade, 51 h 06 :

— Aussi étrange que cela puisse paraître, admit Yolen, une malheureuse barrière d’eau semble suffire.
— Et il aura fallu un simple hasard pour s’en rendre compte, ajouta Thylis.
— Yolen, brama la Vénérable, tu veux dire qu’il suffit que nos sœurs soient ensemencées dans l’eau pour retrouver une probabilité équilibrée d’engendrer ...

... un mâle ?
— Il semblerait, oui. Et peut-être attendre un moment dans l’eau, le temps que la fécondation ait lieu. Je ne suis pas capable de dire si la cause de la mutation chromosomique était effectivement un rayonnement, comme le suggérait l’Élu…

Ah ! ça me manquait, qu’on m’appelle comme ça…

— … mais toujours est-il que l’eau, une simple barrière d’eau, semble constituer la solution à tous nos maux.
— Eh bien nous allons vérifier cela aussi vite que possible, décida la Vénérable.

Et elle se tourna vers moi.

— Homme, nous avons encore besoin de vos services.
— Ah, bah, oui ! Sans problème.

Xara fit une drôle de tronche. Et la Vénérable, bien que parfaitement aveugle, dut le sentir d’une manière ou d’une autre, car elle se tourna ensuite vers elle et lui demanda :

— Et toi, Xara, autorise encore une fois nos sœurs à s’accoupler avec l’Élu. Nous sommes peut-être à la fin de nos malheurs…

Ma belle compagne me dévisagea de ses grands yeux verts en soupirant longuement, avant d’acquiescer vaguement.

— Yolen, prépare encore de la graisse de ponge et quelques flacons d’endochlorates, reprit la toute vieille. L’Élu en aura probablement besoin.

Xara soupira encore une fois, pesamment, de toutes ses forces, de sorte que tout le monde l’entende franchement.

***

Neuvième lunaison de l’an 541, sixième hexade, 89 h 47 :

À force de passer tout mon temps dans l’eau, j’étais quasiment flétri de partout. Sauf de la queue, qui était tendue en permanence, ...