1. Une souris et des hommes


    Datte: 22/10/2020, Catégories: fh, fhhh, couleurs, vacances, pénétratio, Partouze / Groupe init, Auteur: ADaya, Source: Revebebe

    ... mensonge.
    
    — Souvent ?
    — Joker.
    
    L’inquisition m’agace, je m’empêtre dans mes contradictions. J’ai envie de faire mon intéressante et clamer combien je suis libre, mais je devine l’exercice assez vain face à un public africain dont le machisme est proverbial. Pourquoi ce besoin de briller ? Ai-je besoin de séduire ? Je dois admettre que mes attentes sont pour le moins équivoques. Si j’ai oublié le ressentiment contre mon mari, c’est moins le fruit de ma mansuétude qu’un sous-produit heureux parce que j’ai d’autres grains à moudre. Un désir diffus né je ne sais où, ni comment, alimente une douce euphorie, et vibre au diapason d’arrière-pensées inavouables truffées d’exotisme. J’ai lu quelque part que l’hypothalamus pouvait être mêlé à l’affaire ; je veux bien croire que le mien tourne à plein régime, dopé à la dopamine et enivré de fragrances subliminales. L’intervention opportune d’Ahmed m’évite d’approfondir : il procède à une énième tournée de thé. On m’a expliqué que la règle prévoyait de servir au moins trois verres. Mais pour honorer l’invitée, c’est jour de fête ; « festivités nocturnes » est sans doute plus approprié : service à volonté. Je suis flattée de tant d’honneur, encore que je soupçonne que la théine pourrait bien avoir les mêmes effets que la caféine. Qui se soucie de dormir ?
    
    Le sumo ne lâche pas son morceau.
    
    — Ça te gêne de parler d’amour ? Tu n’aimes pas l’amour ?
    — Si, mais…
    — Tu ferais l’amour avec moi ?
    
    La question tombe, abrupte, ...
    ... précise, incontournable, et dans le même temps le Noir a posé sa paluche sur ma cuisse. Ferais-je l’amour avec lui ? Je ne me suis même pas posé la question. En revanche, je me suis surprise à penser que Boubacar ferait bien mon affaire ; mais ils sont trois – on ne peut exclure la manigance – et je n’ai pas envie de me lancer dans une aventure compliquée. Il m’arrive de m’imaginer faire l’amour avec deux hommes, mais ce n’est qu’un fantasme, juste un fantasme.
    
    — Vous êtes trop nombreux, renvoie-je en jouant la bande sur le ton de la plaisanterie et réalisant tardivement que mon esquive est bête et maladroite, et de surcroît révélatrice du fond de mes pensées.
    — Ahmed et Boubacar te gênent ? C’est ça ? Qu’à cela ne tienne.
    
    Les ordres fusent en wolof, leur langue, m’ont-ils appris. Dans la foulée, les deux jeunes gens disparaissent sous la tente, emportant avec eux une des deux lampes à pétrole. La pénombre s’épaissit un peu mais je devine néanmoins l’interrogation dans le regard de celui qui est resté. Sa main est toujours sur ma cuisse ; il l’a ostensiblement rapprochée de la lisière de ma jupe et sa pression se fait plus lourde. Je suis assise, seule et vulnérable, à côté d’un homme qui transpire de désir pour moi. Une incompréhensible envie de rire monte dans ma poitrine ; je ne la retiens pas, je glousse. Il glousse aussi. Je suis sûre qu’il ne saurait, pas plus que moi, exprimer la raison profonde de son hilarité ; nos rires évacuent la tension, et en même temps ...
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