Une souris et des hommes
Datte: 22/10/2020,
Catégories:
fh,
fhhh,
couleurs,
vacances,
pénétratio,
Partouze / Groupe
init,
Auteur: ADaya, Source: Revebebe
... celle-là ne se représentera plus jamais. L’engin est superbe, légèrement courbé, magnifiquement impertinent et délicieusement nerveux. Manque de bol ! La capote bâille : elle s’est éventrée sans bruit, sans prévenir. Le deuxième essai conduit à la même catastrophe. Je suis effondrée : adieu veaux, vaches, cochons, couvées…
— Mais puisque je te dis que j’ai un certificat !
Tant que je tenais une piste, je n’ai pas prêté attention à ses allégations. Maintenant, je suis moins hermétique ; je dois me rendre à l’évidence : la chance de ma vie va me passer sous le nez. Ça fait réfléchir quand même. Sûr que Chantal me dira que j’ai été trop conne si je lui raconte que j’ai laissé tomber. Il fonce dans la cabine et revient avec un portefeuille de la taille d’un agenda, dans lequel il farfouille un moment avant de dégotter une feuille qu’il déplie, puis une autre et une autre… Elles sont toutes à l’en-tête du même laboratoire, et toutes spécifient qu’il a été dépisté négatif au VIH. Ces récépissés font état de contrôles réguliers ; le dernier est daté du 16 juillet, soit quinze jours d’ancienneté tout au plus. Pourquoi tant de contrôles ? Je m’inquiète.
— Tu queutes à tort et à travers ?
— Mais non, pas du tout ! Les occasions sont même plutôt rares ; mais ma copine à Paris n’a pas confiance en moi : elle exige que je fasse des contrôles tout le temps. Des fois, j’ai même pas tiré un seul coup entre deux tests ; je lui dis mais elle me croit pas, tu vois !
— Je vois ! ...
... Mais pourquoi tu gardes tous ces papiers ?
— Tu en as de bonnes, toi ! Chez elle, c’est le bordel : on les retrouverait plus ou bien elle les foutrait à la poubelle.
Il n’a pas très bien compris ma question : je m’enquérais de l’utilité de la conservation et non du lieu de la conservation ; mais peu importe, j’en profite pour satisfaire ma curiosité.
— Et chez toi ?
— Mais… C’est ici, chez moi ; dans ce camion, avec Ibrahim.
J’avais bien vu que le fourgon servait de résidence, mais je n’imaginais pas que c’était à longueur d’année ou presque. Les aménagements comportent des niches où j’aperçois des choses personnelles qui ne sont manifestement pas destinées à la vente : brosses à dents, dentifrices, rasoirs, savons, shampoing, couverts, biscuits ; de tout : les bricoles de tous les jours… Cela me paraît quand même assez bordélique. Devant moi, sous mon nez, un réveil : il est tard. Il me vient à l’idée que Greg doit se faire du mouron ; tant mieux ! Qu’il marine un peu dans son jus, cela lui fera le plus grand bien.
Il me faut trancher : c’est oui ou c’est non. Suis-je objective ? Mon inclination fredonne la mélopée des sirènes. Autant dire qu’Ahmed prêche une convaincue, et dès lors que je suis décidée, rien ne pourra plus me faire abandonner la partie. Un zouave aussi bien monté, nombre de femmes se feraient damner pour être à ma place. Certes, il n’est pas si beau que Boubacar ; vingt-cinq, peut-être vingt-six ans, trapu, plutôt court sur pattes. Espérons qu’il ...