1. Le Resort (1)


    Datte: 13/10/2020, Catégories: Trash, Auteur: simson3, Source: Xstory

    Je marchais lentement dans le centre-ville de Montréal, cherchant mon adresse. Je tenais toujours la carte d’affaires dans la main : ‘ATONEMENT ENTERPRISES’, 15500 rue des Affaires, suite 400, Montréal. La carte disait simplement : ‘Redressement financier – reprise de finances – faillite’ et un slogan on ne peut plus marketing :
    
    « Nous sommes là pour vous aider ! »
    
    Me déplaçant sous le soleil de juillet, je faisais mentalement mon bilan : mes récits ne se vendaient pas, j’étais en manque d’inspiration et de ressources financières. J’avais tout vendu : voiture, biens personnels, placements. J’occupais maintenant une chambre minable dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. Mes créanciers se faisaient de plus en plus menaçants. Toujours célibataire, je ne pouvais compter sur aucune aide de la famille, ni de mes amis que je n’avais pas revus depuis des décades.
    
    J’entrai dans le building. Très propre, parfum agréable, atmosphère feutrée. Je pris l’ascenseur jusqu’au quatrième. L’entreprise semblait occuper tout l’étage.
    
    À la réception, on me demande la raison de ma visite. Ma réponse est brève mais éloquente :
    
    « Je suis sur le bord de la faillite.
    
    - Bien, monsieur, me dit la gentille demoiselle au décolleté très plongeant, avez-vous votre dossier de crédit avec vous ? »
    
    Je lui tendis une enveloppe brune.
    
    « Veuillez prendre un numéro et vous asseoir. Nous vous appellerons bientôt. »
    
    La préposée aux longs cheveux blonds fit demi-tour avec mon enveloppe ...
    ... qu’elle alla classer un peu plus loin. Sa beauté retenait mon regard. En se penchant pour saisir une agrafeuse, elle laissa voir ses bas résille noirs qui montaient jusqu’à mi-cuisses ainsi qu’une petite culotte rose à frou-frou, presque transparente, que cachait à peine sa minirobe orange lorsqu’elle était redressée.
    
    La salle était sobrement décorée : un pot de fleurs ici et là, ainsi qu’un immense cadre représentant, me disais-je, un magnifique lieu de villégiature situé sur une île perdue dans l’océan. Sous le cadre, une inscription : « StoryX ».
    
    Un objet retint mon attention un peu plus longtemps. Sur une table de verre reposant au centre de la pièce se tenait ce qui semblait de prime abord être une œuvre d’art. Il s’agissait d’une forme géométrique arrondie tout à fait symétrique, de 30 cm de haut, pointant vers le haut mais s’élargissant vers la base et reposant solidairement sur un pied plat et rond, le tout en inox. Sous le pied de l’œuvre on pouvait apercevoir une lumière verte clignoter à intervalles réguliers et dont la lueur se percevait au travers de la table de verre. À la blague, je me dis que ce devait être une version amplifiée des rosebuds, ces plugs que les gens portent dans le derrière, certains quelquefois décorés d’un bijou.
    
    L’attente ne fut pas longue :
    
    « Numéro 46, porte A, annonça une voix au micro. »
    
    Me levant, le ticket à la main, je poussai la porte. Un homme occupait la place derrière un somptueux bureau.
    
    « Bonjour et bienvenue chez ...
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