Québec brûle-t-il ? - Histoires de Sexe

Québec brûle-t-il ?

... d’ébriété, heurtant une personne sur la route. L’histoire fut étouffée. Mais les rapports sont encore disponibles.
— Et comment savez-vous cela ?
— Je boite légèrement depuis ce temps. Audrey et Benoît cherchaient un moyen de lui faire accepter plan : c’est le moyen parfait. Nous aurons cette entrevue ce soir, fournissant àL’Express tous les documents qui leur manquaient et nous assurant une couverture positive. Demain matin, vous serez le sauveur de l’humanité. N’y prenez toutefois pas trop goût… Cela peut changer très rapidement.
— Bien. Arrangez l’entrevue.

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Il avait passé la journée dans ses bureaux avec son équipe à peaufiner, dans le plus grand secret, les détails de sa réorientation professionnelle. Sa chef de cabinet avait passé plusieurs appels, et sans mentionner trop de détails, ils s’étaient assuré que 54 députés du parti sur 83 allaient le suivre dans une éventuelle nouvelle aventure. Pour l’instant, cela ne l’assurait pas d’une majorité, mais des défections seraient aussi à prévoir dans l’opposition. Dans tous les scénarios qu’ils avaient échafaudés, la majorité parlementaire n’était jamais un facteur prédominant. Pour l’instant, tout ce qu’il désirait, c’était d’éviter le gros du scandale et de se poser en sauveur. Il se repassait une énième ébauche des événements à venir lorsqu’Audrey entra dans le bureau.

— Monsieur, il est 16 heures. L’éditeur deL’Express est ici.
— Très bien. Faites-le entrer.

Audrey se déplaça de côté ...

... pour laisser passer le visiteur. L’homme avait une allure de professeur d’université dans ses manières et jusque dans sa tenue, son veston en tweed étant orné aux coudes de ces éléments si stéréotypés.

Ils se serrèrent la main en silence et prirent place dans deux fauteuils, du même côté du bureau.

— Puis-je vous offrir quelque chose à boire ou à manger ?
— Non, je vous remercie.

Le ministre fit un signe de la tête à Audrey qui quitta le bureau en refermant la lourde porte capitonnée.

— Votre invitation m’a surpris. Puis-je vous demander ce qui la motive ?
— Mais bien sûr. Ce que vous vous apprêtez à publier aura de lourdes conséquences. Je veux en minimiser l’impact.
— Grand bien vous en fasse. Vous comprendrez toutefois que cela n’est pas mon intention…
— Je le comprends. J’apprécierais néanmoins que vous corrigiez l’angle d’attaque de cet article.
— Je n’ai aucune intention de le faire. Nous sommes béton, et nos sources sont bien informées. Si vous désirez éviter l’arrestation du Premier Ministre, sachez que je ne pourrai l’empêcher…
— Non, ce n’est pas ce que je vous demande.
— Je vous demande pardon ?
— Si, suite à la parution de votre article, le Premier Ministre et des membres de la législature sont arrêtés, ainsi soit-il. Je veux simplement que vous modifiiez votre article.
— Par pure curiosité, puis-je vous demander de quelle manière ?
— Lisez ceci.

Le visiteur prit la chemise que le ministre lui tendait et commença la lecture du document de ...