Québec brûle-t-il ? - Histoires de Sexe

Québec brûle-t-il ?

... ceux-ci prévoient que je suis…
— Oui. À une exception près : depuis ce matin, le Parti de la République existe, et j’en suis le chef.
— Vous êtes tout un numéro…
— Ceux et celles qui veulent me suivre, levez la main. Et pensez-y bien : vous n’aurez qu’une chance.

Lorsque le ministre des Affaires étrangères compta 63 mains, il rajusta son nœud de cravate et quitta la salle.

— Messieurs, Mesdames, mon intention est de gagner les prochaines élections. Plusieurs d’entre vous avaient des ambitions. Vous devrez maintenant les canaliser autrement. Si ce n’est pas ce que vous souhaitez, prenez la porte immédiatement.

La porte n’émit aucun son.

Le ministre des Finances ne disposant pas de bureau dans l’Hôtel du Parlement, c’est dans la salle des drapeaux au deuxième étage, juste à côté du salon bleu qu’il alla se réfugier en quittant l’assemblée. Il n’avait jamais vu autant de personnes devant lui, et certainement pas autant assoiffés de nouvelles que les journalistes parlementaires.

Il prit place dans le plus haut fauteuil et le rapprocha de celui de Sara. Il avait été bien content de voir qu’elle avait fait la route pour être avec lui, vraiment splendide dans sa courte robe noire.

Sa chef de cabinet, entourée d’Audrey, de Benoît et de quelques autres membres de son équipe lui adressa la parole.

— Monsieur le Ministre, votre passage aux Finances sera le plus court de l’Histoire. Dans quelques minutes, le cabinet du Lieutenant-Gouverneur vous contactera pour ...

... vous inviter à former le prochain gouvernement. Minoritaire, soit, mais quand même : vous serez le deuxième Premier Ministre de l’Histoire de notre pays. Mes félicitations.
— Que se passera-t-il avec toutes les personnes arrêtées aujourd’hui ?

La question sembla la prendre de court. Elle regarda Sara quelques instants et le fixa de nouveau.

— Elles seront probablement emprisonnées en attente de procès et ne pourront se prévaloir d’une libération conditionnelle, étant accusées de crimes graves envers l’État. Vous n’aurez d’autre choix que de déclencher le plus grand nombre d’élections partielles de l’Histoire.

Il regarda alors Sara de longues secondes. Cette dernière ne sut quoi faire, mais soutint son regard. Après un long silence, il se tourna vers sa chef de cabinet qui reçut un texto au même instant. Elle consulta son smartphone.

— Le Lieutenant-Gouverneur vous attend.
— Bien. Allons le voir. Mais si je dois être Premier Ministre, ça ne sera pas par défaut.

Et ce qu’il leur annonça à tous, à cet instant, généra instantanément un débat au volume élevé. Après cinq minutes, son équipe se tut et il prit la main de Sara, les fixant tous.

— Vous avez terminé ?

Il se leva avec Sara qui l’embrassa tendrement, et il prit la direction de la porte. Il se retourna avant de l’ouvrir.

— Messieurs, Mesdames. On y va ?

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Dans l’antichambre du cabinet du Lieutenant-Gouverneur, il avait demandé à rester seul avec Sara. Dans cette grande salle ...