En folies (3) - Histoires de Sexe

En folies (3)

... l’autre avant de nous doucher et de nous rhabiller pour retourner au PHP.

Epilogue

4 jours plus tard, Tiffany, persuadée d’aller bien mieux décide de sortir du dispositif et de reprendre sa vie. J’ai beau essayer de lui faire comprendre que c’est encore un peu tôt, rien n’y fait. Elle est arrivée après moi et repart avant moi. On se dit au revoir comme des amis. Nous étions d’accord elle et moi pour dire que nous ne serions pas un couple. Donc elle part et on se fait simplement la bise.

Au bout de deux semaines, l’équipe de soignants voulait me faire sortir, mais j’ai refusé, je me savais trop fragile encore. Je suis resté un mois entier là-bas. A la fin, j’avais tellement pris mes marques que les nouveaux arrivants pensaient que je faisais partie du personnel. J’ai donc fini par sortir aussi, tout en instaurant un suivi avec les docs. Je ne sais pas dans quelle mesure l’histoire avec Tiffany m’a aidé à me remettre sur pieds, mais elle y a contribué c’est certain. Je ne suis pas tombé dans le SM, comme je l’avais senti à cette époque, cette manière de se faire du bien en ajoutant une dose de douleur, a servi de transition. Bon, je ne dis pas non à un peu de maltraitance mesurée pendant l’amour, mais ce n’est pas systématique et pas nécessaire non plus.

J’ai eu deux fois des nouvelles de Tiffany par la suite, la première fois, à peine un mois après, le soir de Noël : elle m’a téléphoné en pleurs et en pleine déprime, elle avait recommencé à se faire du mal et ...

... était retournée vivre avec son ex. J’ai fait de mon mieux pour la réconforter, mais il fallait que je pense à moi et à ma propre santé mentale, j’allais mieux et je ne pouvais pas me remettre dans un bordel comme ça. J’étais encore fragile.

La deuxième fois, un an et demi plus tard : elle venait d’accoucher, son mec l’avait jetée à la rue quelques jours avant qu’elle arrive à terme. Elle était logée dans un institut qui aide les femmes en détresse et s’apprêtait à repartir vivre chez ses parents parce qu’elle n’avait pas la force de s’occuper toute seule de son enfant. J’allais bien mieux de mon côté, mais j’osais à peine lui dire. Comme j’étais au boulot, j’ai dû raccrocher un peu vite et ça a été la dernière fois que je lui ai parlé.

De mon côté, j’ai repris le travail assez rapidement et ça n’a pas été facile au début, mais les rendez-vous avec la psy (canon d’ailleurs, j’avoue avoir fantasmé sur elle...), l’entourage amical et familial et la reprise du taf et de mes loisirs m’ont aidé à repartir de l’avant. Il m’a fallu faire un énorme travail sur moi-même également. Cette fois, me voilà bien armé pour m’accepter et vivre ma vie. Quel plaisir notamment de retrouver le plaisir de lire des livres, simplement. Je lis du Houellebecq de temps en temps, mais je suis bien heureux de pouvoir me dire que je ne pourrais plus être apparenté à un de ses personnages. J’avais dû toucher le fond pour mieux me relever. Et je me suis promis de ne plus jamais retomber. Promesse tenue ! ...