1. 0215 Balade avec mon mec.


    Datte: 08/10/2020, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    ... toi aussi ! ».
    
    « Tu le corriges s’il monte mal ma jument » fait Jérém.
    
    « Tu lui as peut-être tout appris, mais moi je vais le prendre en main et le faire progresser encore ».
    
    « Vous faites attention, surtout… ».
    
    « Oui, t’inquiète, je vais prendre grand soin de ton chéri ! » ose Charlène.
    
    Jérém réagit en pouffant comme si cette dernière avait dit une énormité. Mais il n’a pas l’air vexé. C’est déjà ça.
    
    Après avoir longé les clôtures du centre équestre, nous empruntons un sentier qui grimpe, grimpe, grimpe. Chaque foulée faite nous emplit les yeux d’un paysage de plus en plus majestueux. Chaque mètre parcouru nous apporte des odeurs de terre, de végétation, d’animal, nous emplit les oreilles des bruits du cuir de nos harnachements, de la respiration de nos montures, de leurs sabots ferrés qui foulent le sol, qui résonnent contre les pierres. Le vent s’infiltre dans les frondes des arbres, souffle dans nos oreilles. La balade commence, le temps s’étire, nous changeons de dimension spatio-temporelle.
    
    L’émotion que tout cela me procure est tellement intense que plus rien ne me semble exister au-delà du sublime paysage qui se déroule sous mes yeux.
    
    Là, au milieu de nulle part, les soucis et les peurs s’évaporent comme le brouillard du matin sous un soleil bien chaud. Tant de beauté donne l’impression que le bonheur est à portée de main et que les obstacles qui s’interposent sont sans importance. A cet instant précis, même le départ de Jérém à Paris ne me ...
    ... fait plus peur. Je suis dans un état d’enchantement total.
    
    Nous marchons toujours au pas et à un moment je me sens assez en confiance sur Tequila pour penser à sortir mon appareil photo et essayer de capturer ce beau paysage.
    
    « Tu vas faire des photos à oreilles ? » me lance Charlène.
    
    « Des quoi ? ».
    
    « Quand on prend des photos à cheval, on obtient souvent des clichés avec les oreilles de sa monture en bas de l’image. C’est presque une signature. Du cavalier et de son cheval. Et on appelle ça des « photos à oreilles »… ».
    
    Je trouve ça marrant, des « photos à oreilles ». Je vise, j’appuie sur le déclencheur. Clic, clic, clic. Une fois, deux fois, trois fois. Il faut que j’y aille mollo, je dois garder quelques poses pour prendre en photo mon Jérém. 24 négatifs, ça va vite. C’était avant le numérique, c’était une autre époque. Et pourtant, cette quantité limitée de photos, l’impossibilité de voir le résultat sur l’instant et d’effacer les ratés, ce petit rouleau qu’on devait amener à développer dans un magasin, l’attente avant d’aller chercher les photos papier, la joie de découvrir celles qu’on avait réussies, la déception de découvrir celles qu’on avait ratées, tout cela avait son charme.
    
    Nous reprenons notre chemin. Charlène n’a pas menti, elle semble bien intentionnée à me faire progresser. D’abord, elle veut à tout prix que je trouve mon équilibre sur la selle sans me tenir au pommeau, pommeau qui est pourtant mon grand allié ainsi qu'un grand ami, car il ...
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