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0215 Balade avec mon mec.
Datte: 08/10/2020, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds
... nomades, dont la seule richesse est le bétail, vaches, chèvres, chameaux, moutons, chevaux, yacks, un bétail autour duquel toute la vie de la famille est organisée. Elle nous parle de ces mecs qui s’occupent de l’alimentation du bétail (la recherche de fourrages dicte la dynamique du nomadisme) et de sa surveillance (notamment contre le loup). Elle nous parle de ces femmes qui s’occupent de tout le reste, des gosses, de la bouffe, de la traite, de travailler le lait. Elle nous parle de ces hommes et de ces femmes qui avec peu d’outils savent tout faire, car ils ont gardé un bon sens paysan qui leur permet de vivre, certes durement, mais en harmonie avec la nature et avec les ressources qu’elle peut offrir, sans la violenter. Elle nous parle d’un village perdu dans la montagne, auquel on ne peut accéder que par des sentiers non carrossables. Elle nous parle d’une minuscule superette dans laquelle elle a trouvé l’« essentiel », à savoir du Coca et du Nutella. Elle nous parle d’un soir où elle a voulu faire pipi derrière un buisson et où elle s’est trouvée presque nez-à-nez avec un loup. Elle nous parle des immenses plaines et de la solitude, des petites yourtes et de leur promiscuité, du mode de vie nomade qui ramène à l’essentiel et ignore tout ce qui est superflu. Elle nous parle de gens simples, souriants, heureux. Elle nous parle de leur gentillesse, de leur hospitalité, de leur profond respect des traditions. Elle nous parle de gens ancrés à leurs racines qui ...
... poussent pourtant les enfants à faire des études à la ville « pour ne pas trimer comme leurs ainés ». Elle nous parle d’un mode de vie, d’un monde en cours de disparition. « Leur simplicité, leur authenticité, leur force et leur vulnérabilité me touchent et me fascinent. Voilà pourquoi j’aime retourner dans ce pays, dans ces plaines, auprès de ces gens ». Je suis enchanté par son récit, et j’ai envie de lui poser plein de questions. Mon bobrun semble lui aussi ravi d’entendre parler d’un mode de vie si différent de celui de nos pays, de nos villes. Hélas, le temps nous presse, et c’est Charlène même qui nous le rappelle : « Allez, il faut quand même y aller, j’ai prévu une boucle pas trop dure mais assez longue… ». Nous terminons nos boissons chaudes et nous allons chercher les chevaux. Unico et Téquila sont alignés devant l’entrée du paddock. Ils trépignent, comme s’ils savaient qu’ils vont partir en balade. Jérém rentre en premier, passe le licol à Unico. En cinq secondes net, le cheval est en longe. De mon côté, c’est un brin plus laborieux. Ce matin, Tequila semble d’humeur taquin, elle n’arrête pas de mouliner avec sa tête. Lorsque j’arrive enfin à passer le licol, je l’attache de travers. J’essaie de le défaire, mais elle n’arrête de bouger, je n’arrive à rien. Heureusement, Jérém vient à mon secours. Il tire un bon coup sur le licol, la jument affiche un air surpris, et elle arrête net son cirque. Le bobrun n’a plus qu’à reprendre les lanières, boucler ...