1. Secret d'amour


    Datte: 08/10/2020, Catégories: fh, plage, poésie, théatre, mélo, Auteur: Calpurnia, Source: Revebebe

    ... rapide
    
    Complète le tableau : c’est un destin limpide.
    
    Aurez-vous le culot ici-bas de vous plaindre ?
    
    Vous eûtes des années tous deux pour vous étreindre !
    
    Il m’arrive parfois d’arracher des enfants
    
    Du sein de leur maman, lot d’horreur triomphant !
    
    Lui
    
    Adieu ma tendre aimée j’ai choisi ce destin
    
    Que j’ai gardé caché profond et clandestin :
    
    Lorsque deux ans plus tôt la mort voulut te prendre
    
    J’ai préféré donner ma vie pour te défendre.
    
    Confronté au dilemme de te laisser mourir
    
    Ou sacrifier ma vie, j’ai préféré chérir
    
    L’être pour qui mon cœur à tout moment s’enflamme.
    
    J’ai conclu un marché : le charnier me réclame.
    
    Le délai est passé et maintenant c’est l’heure ;
    
    Il te faut affronter vaillamment ce malheur.
    
    Je n’ai pu t’avouer le secret douloureux
    
    Durant ces deux années nous vécûmes heureux.
    
    Allons, il est fini le temps de l’allégresse
    
    Et des tendres matins dans un lit de paresse :
    
    Voici venir la nuit et les larmes amères ;
    
    La joie de nos baisers fut un don éphémère.
    
    Vois ! L’éclat de Vénus célèbre ta beauté
    
    Qui inonda mon âme quand vêtements ôtés
    
    Tu te glissas légère en mes bras amoureux,
    
    Je couvris tout ton corps de cent baisers fiévreux.
    
    Cette plage a été notre intime jardin
    
    Des oliviers avant l’éloignement soudain.
    
    Non n’aie pas de rancune et calme ta colère :
    
    Nos extases accouplées ont été mon salaire.
    
    Je n’ai pas de regrets, c’est en paix que je meurs ;
    
    Mon âme est cependant ...
    ... alourdie par tes pleurs.
    
    Essaie malgré cela d’être une femme heureuse
    
    Malgré l’adversité, ma destinée scabreuse.
    
    Je te donne ma vie : fais-en ce que tu veux
    
    Remplis-la de sourires : j’ose émettre ce vœu.
    
    Si ton cœur est pesant, j’accueille ton chagrin.
    
    Quand la tempête est là, il faut subir le grain.
    
    Je te contemplerai par-delà les nuées
    
    De là-haut je saurai toujours continuer
    
    À aimer ta douceur. Dans mon évanescence,
    
    J’admirerai toujours ta paisible innocence.
    
    Elle
    
    C’était donc pour cela que ton cœur était lourd
    
    Quand j’étais dans tes bras car le compte à rebours
    
    Dénombrait les journées précédant le fatum ;
    
    Je découvre à présent la force de mon homme !
    
    Tu m’as donné ta vie, que faire de la mienne
    
    Sinon attendre ainsi que le trépas advienne ?
    
    Je n’oublierai jamais ce don sacrificiel
    
    Et verrai ton image jusqu’au milieu du ciel.
    
    La mort
    
    Il m’arriva jadis en période de guerre
    
    D’emporter tant de gens dans mon sombre repaire
    
    Qu’au séjour des défunts il manquait de la place ;
    
    De raconter cela jamais je ne me lasse.
    
    Suivez-moi donc jeune homme, il faut vous résigner
    
    À quitter cette femme, aller sans rechigner
    
    Rejoindre vos ancêtres au pays sans souffrance.
    
    Personne dans ce monde n’abuse ma vigilance.
    
    Je vous ai observé : j’aime votre âme pure
    
    Dénuée de cynisme, préservée des souillures
    
    Du pouvoir et des biens, et abreuvée d’amour.
    
    Vous avez occupé utilement vos jours.
    
    Scène 3 : elle, qui ...