1. Brèves de blog et autres histoires du temps


    Datte: 27/09/2020, Catégories: lettre, conte, fantastiqu, Auteur: Le Kawjer, Source: Revebebe

    ... ? D’où viens-tu ? Je ne t’ai jamais vue ici …
    — Je suis une pauvre femme Excellence Bacha, et j’implore ta générosité au nom du Très haut.
    — Hum ! bon…marmonne-t-il en cherchant dans la poche de son gilet rayé, tenant les pièces dans la paume de sa main, les triant précautionneusement : tiens voilà 10 centimes.
    — 10 centimes Excellence Bacha ? 10 centimes ! mais même le pain moisi vaut plus cher que cela !
    
    Excédé Si Ahmed lève son chasse-mouche sur la vieille femme et frappe sèchement, si violement qu’un nuage de poussière s’élève et que la vieille femme disparaît de sa vue. Si Ahmed s’étonne, cherche autour de lui, puis hausse les épaules en se disant en souriant « Afrita !, un fantôme »
    
    Oubliant bien vide l’incident, il arrive à la porte de sa maison, tout étonné que personne ne se soit précipité pour lui ouvrir la porte. Il frappe à coup de poing. La porte s’ouvre :
    
    — La paix soit sur toi que cherches-tu, lui demande Karima
    — Yahaa ! fille ! Hors de ma vue Karima, veux-tu gouter de mon nesha ?
    — Oh ! Mais file tout doux Princesse, à qui crois-tu parler, es-tu fille de Sultan ?
    — Fille de Sultan ? Mais toi-même à qui crois-tu parler sur ce ton ?
    — Mais justement j’aimerais le savoir, qui es-tu donc ?
    — Mais je suis Si Ahmed Bey ne me reconnais-tu pas ?
    
    Karima explose d’un grand rire
    
    — Si Ahmed bey ? Ma sœur il faut te faire soigner
    
    Croyant à une mauvaise plaisanterie, Si Ahmed lève la main s’apprêtant à frapper cette insolente Karima dont il se ...
    ... promet de visiter le fondement après l’avoir proprement corrigée, lorsque la gifle l’atteint en pleine face. Surprit il recule sous le choc et la porte se referme brutalement. Il reste un instant interloqué. Se ressaisit et frappe à nouveau à porte. C’est alors Mohamed le baouab qui lui ouvre.
    
    — Ya Madame calme-toi !
    — Madame ? Pourquoi m’appelles-tu Madame, Ya fils de chien
    — Parce que tu as un con entre les cuisses Ya fille des rues, dégage allez vite ou je te tale les fesses avec joie
    
    Puis la porte se referme à nouveau. Si Ahmed n’y comprend rien. Pourquoi le prend-t-on pour une femme. Soudain il découvre ses mains fines et son abaya noire, il prend conscience du voile qui lui recouvre la tête. C’est un mauvais rêve, la moulloreya de Fatheya était trop lourde il s’est assoupi c’est sur, il va se réveiller. À cet instant passe Mahmoud sur son âne gris :
    
    — Après-midi de lumière femme, as-tu besoin d’aide ?
    
    Non ca n’est pas un rêve, Si Ahmed sent distinctement les mouches qui se posent sur son visage. Il s’était assis les genoux bien écartés comme un Omdhe. En se relevant, il tire sur son abaya découvrant des genoux fins que Mahmoud dévore aussitôt des yeux
    
    — As-tu besoin d’aide ya belle comme la Lune, commande j’obéirai !
    — Fiche le camp ya fils de chamelle ! fils d’une mère sans religion
    — Mes yeux, ya Jasmin odorant
    
    Mais Mahmoud ne bouge pas d’un millimètre. Que faire ? Ou aller ? Comment retrouver son aspect ? La rue est déserte, il fait trop chaud, ...
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