1. Ca va , ça vient, 1


    Datte: 22/09/2020, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Accent, Source: Hds

    Le bus me conduit en ville. Aujourd'hui, comme chaque dimanche après-midi, il y a bal au Trianon. Aujourd'hui, comme chaque dimanche, je vais retrouver Lydie et je suis impatient d'arriver. Hier soir elle m'a appelé et m'a demandé si elle devait réserver "notre" table en bord de piste, comme les autres fois. Lydie n'est pas ma femme, elle n'est pas encore ma fiancée, c'est presque ma petite amie. Il n'y a rien d'officiel, cela ne saurait tarder. Depuis notre première rencontre au Trianon nous dansons ensemble.
    
    Je n'invite aucune autre jeune-fille, Lydie répond à chaque invitation qu'elle m'a promis la prochaine danse. Slow, valse, tango, twist, bossa nova, madison, marche,java ... nous passons la matinée entière en mouvement. Aux arrêts de l'orchestre nous rejoignons notre table, pour consommer et continuer notre conversation. Lydie est une belle brune, j'aime les ondulations de sa chevelure, son type hispanique, je lis dans ses grands yeux noirs le plaisir qu'elle a de passer son temps avec moi. Si j'étais moins timide je lui dirais combien elle m'a manqué pendant toute la semaine, combien j'aimerais la voir plus souvent.
    
    Je ne veux rien brusquer, mais je crois que nous sommes faits l'un pour l'autre. Un jour il faudra que j'ose lui déclarer à quel point je me sens bien à côté d'elle. Elle apprendra le bonheur que j'éprouve à la tenir dans mes bras, les émois qui me bouleversent quand nos deux corps sont proches, quand elle se laisse aller contre moi. Ce n'est pas ...
    ... facile à dire. Je crains de l'effrayer par des propos qu'elle interpréterais mal. Car trop d'audace me ferait perdre sa confiance. Pour rien au monde je ne voudrais la voir s'éloigner scandalisée par trop d'empressement. Peut-être au cours d'un slow, alors qu'elle posera sa tête sur mon épaule oserai-je lui déclarer que je l'aime.
    
    Le bus avait du retard au départ. Il n'a pas rattrapé ce temps perdu sur la route sinueuse. J'arrive à la salle. L'orchestre joue déjà la marche qui lance le bal. Il n'y a personne à "notre" table sur laquelle se dresse le petit carton de réservation. Je cherche ma Lydie. Sur le carton il y a son prénom et le mien. Où peut-elle être? Elle danserait ? Oui, elle danse avec un grand gaillard. C'est presque un inconnu. Un mètre quatre-vingt-dix environ, cheveux châtain clair. Il y a une semaine il était assis à une table voisine, ne quittait pas Lydie de ses yeux bleus, avait essuyé un refus au prétexte que j'avais réservé les danses suivantes, s'était rassis et avait continué à fixer Lydie. Elle l'avait trouvé collant, casse-pieds, ennuyeux, à la limite inquiétant,
    
    L'orchestre enchaîne. Lydie danse, bien en face de son cavalier. Ils dansent et discutent. Elle ne cherche pas à me voir. Elle regarde son danseur, indifférente au reste de la salle, comme quand elle danse avec moi, indifférente à mon absence, indifférente à ma possible entrée dans la salle. Veut-elle me punir de mon retard. Exerce-t-elle une petite vengeance ? C'est la seule explication à ...
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