Une petite Belette
Datte: 17/09/2020,
Catégories:
fh,
fplusag,
fagée,
frousses,
rousseurs,
profélève,
laid(e)s,
Auteur: StepByStep, Source: Revebebe
Mardi matin, vers 11 h
Encore une matinée bien morne à attendre qu’un client potentiel veuille franchir le seuil de la zone « véhicules neufs ».
Le garage, lui, marche assez bien, les gens ont toujours des petits accrochages ou des pannes. Et puis les révisions protègent la garantie alors ça motive le client, mais la crise est là, les ventes de voitures sont au point mort et les petites concessions comme celle dans laquelle je travaille approchent de l’état de mort clinique…
Pour le moment, mes ventes payent encore mon salaire mais mon patron se pose de plus en plus de questions. Il sait que s’il agrandissait la zone atelier, il gagnerait en fluidité, rendrait ses clients heureux, grandirait en réputation et drainerait de nouveaux habitués. Et moi, dans ce cas, j’irais vraiment voir ailleurs car la grande concession située à deux kilomètres d’ici vient déjà de supprimer un poste de vendeur.
Mais voilà quelqu’un ! Une petite femme fluette. Est-ce qu’elle se trompe d’entrée ? Je me vois déjà lui dire de faire le tour du bâtiment pour accéder à l’entrée de l’atelier. J’ai l’habitude !
— Bonjour Madame, je peux vous renseigner ?
— Bonjour Monsieur, je peux regarder un peu ?
— Oui bien sûr, les portes ne sont pas verrouillées, faites comme chez vous… Un modèle vous intéresse en particulier ?
— Eh bien en fait, je cherche une petite voiture et j’ai vu la publicité de la nouvelleBrio. Comme j’ai eu un accident et que je me retrouve piétonne, je viens chez vous, ...
... j’habite à trois rues d’ici. Et puis comme on dit, il faut faire marcher le petit commerce ! me dit-elle dans un sourire.
— Oui bien sûr ! Excellente idée Madame ! Si tout le monde pensait comme vous… eh bien… ça irait mieux non ? Mais… laBrio… je n’en ai pas encore au showroom…
— Ah… On voit les publicités partout alors je croyais que…
— Vous croyiez bien ! Car la bonne nouvelle c’est que je reçois la première vendredi matin. Si vous voulez vous asseoir, je vais chercher une documentation et nous prendrons tout de suite rendez-vous pour un essai.
Avant de filer vers mon bureau, je ne peux pas m’empêcher de la scruter quelques secondes, saisi d’une drôle d’impression.
Elle a gardé ses lunettes de soleil qui lui mangent le visage mais cette voix… et cette silhouette frêle, la rousseur, ce cocktail réuni sur une même personne, ça me dit quelque chose. J’ai le sentiment de la connaître, oui, c’est même presque certain. Mais ça fait probablement un certain temps car je ne fréquente pas le troisième âge et je ne pense pas que ce soit une de mes ex-clientes.
Une vieille amie de ma mère ? La mère d’un copain d’enfance ?
Ses cheveux mi-longs, légèrement ondulés, seront bientôt majoritairement blancs mais le roux couleur carotte, visiblement d’origine, brille encore de quelques feux. Elle est vraiment petite, vraiment maigre, son cou est tout ridé, sa peau est au-delà du pâle… disons livide et même translucide entre les myriades de taches de rousseur.
Où ai-je pu ...