Pauline à Marseille (1)
Datte: 17/09/2020,
Catégories:
Trash,
Auteur: Matt Demon, Source: Xstory
Marseille, le 16 juillet 2015.
Pauline revenait à son studio en portant ses courses dans son sac à dos. Il était 17 heures et elle transpirait sous la canicule qui s’abattait sur la ville. Et pas un souffle de vent qui aurait apporté un semblant de fraîcheur. Comme d’habitude, elle passa devant le vieux bar au coin de sa rue et se fit siffler et apostropher par les clients qui fumaient devant la porte.
— Allez, petite, entre ! On va pas te manger !
— On te fera pas de mal, que du bien !
— Tu as une bouche à tailler des pipes, et tu dois avoir soif !
Inconsciemment, Pauline passa la langue sur sa lèvre supérieure et rougit. Elle détourna la tête, non sans avoir jeté un œil discret aux hommes.
« Ils sont cinq aujourd’hui, se dit-elle. Rarement moins, parfois bien plus. Des arabes, des Noirs, d’un âge allant de trente à plus de cinquante ans. Je me demande ce qu’ils diraient si j’entrais dans le bar. Et ils ont raison, ces idiots, je crève de soif… »
Pauline ralentit, consciente que sa tenue était bien légère – rien d’étonnant vu la chaleur écrasante - : un short moulant rose, un débardeur blanc sans soutien-gorge et des baskets roses. Une boule se forma dans son ventre quand elle s’arrêta sur le trottoir et regarda la vitrine du bar rendue opaque par la pollution et la poussière. Les hommes se turent, surpris par son revirement d’attitude. La bouche sèche, Pauline déglutit et fit demi-tour, comme malgré elle. Sans se donner le temps de réfléchir elle ...
... avança droit vers la porte. Ébahis, les hommes s’écartèrent et la laissèrent entrer sans rien dire.
La salle était grande, plusieurs tables étaient occupées. Que des hommes, jugea la jeune fille, oppressée, en s’approchant du comptoir. Deux clients s’écartèrent à peine et elle se retrouva assise sur un haut tabouret devant le zinc derrière lequel trônait un grand et corpulent arabe au teint sombre.
— Ce sera quoi pour toi, petite ?
— Une menthe, s’il vous plaît, monsieur. Avec beaucoup d’eau.
— Tu n’as pas peur de venir ici, petite ? demanda l’homme à sa gauche.
— Euh… non, enfin… un peu. Monsieur, bredouilla Pauline d’une voix blanche.
Sa poitrine dardait sous le coton du débardeur et il lui semblait que le patron louchait dessus. Elle déglutit, vainement tellement sa gorge était sèche. Son cœur battait sourdement, menaçant de s’échapper de sa cage thoracique
— Et tu es venue pour quoi, à part boire une menthe, petite ? demanda le client à sa droite. Tu viens voir le loup ?
— Le loup ? Non, je ne… Oh…
Une main s’était posée sur son genou gauche, ce qui lui fit l’effet d’une petite brûlure. La jeune fille sursauta mais ne protesta pas, ne chassa pas la main. Quand une autre main se posa sur son genou droit, elle baissa les yeux pour constater qu’elle ne rêvait pas, les mains étaient bien là, chaudes et fermes, elles encerclaient chacune un genou et le caressaient même. Le patron posa devant elle une carafe qui se couvrit de buée à côté d’un grand verre ...