1. Fillette


    Datte: 03/09/2020, Catégories: Première fois Auteur: Jpj, Source: Hds

    ... ses petites fesses drapées dans la jupe plissée bleu marine.
    
    Les hommes, debouts auprès de leurs épouses chapeautées entre bancs cirés odorants et prie-Dieu, avaient l’œil émoustillé à regarder sa frimousse juvénile et gaie. Et surtout surtout le petit sein rond qui pommelait le chemisier blanc avec téton miniature déchirant le coton par devant. Les hommes aiment la jeunesse, les cailles, les palombes, les gazelles. Ils aiment à chasser à l’aube en campagne, les hommes.
    
    Les aïeuls de noir vêtus regardaient la fille marcher en dansant lentement dans l’allée centrale portant le filet de velours au bout d’un long manche pour la quête. Elle souriait en sollicitant chacun et l’offrande venait facilement. Personne dans l’assistance ne pouvait résister en pingrerie à cette invite. Grand père pensait, le curé de cette paroisse est diablement habile qui a choisi cet enfant pour récolter. Voilà un homme avisé qui connaît ses ouailles et sait exactement ce qui les motive au fond du cœur.
    
    Les femmes, elles, n’étaient pas en concordance. Toutes, en organdi ou en dentelles ou en voile pastel, tenaient dragée haute et exprimaient de poitrine opulente leur féminité féconde et accomplie. Elles snobaient cette petite qui selon toutes devrait attendre encore des années pour avoir, elle aussi, la valeur. A l’instar de ses aînées.
    
    Mais la gamine savait Corneille, savait le Cid et n’avait aucune vergogne à s’y croire. Elle levait le nez et narguait les épouses et les mamans. Elle ...
    ... savait qu’après la messe et le jeté de riz dessus le couple des mariés, dans la mêlée de sortie du culte, les hommes, du plus jeune au plus ancien, seraient, tous, en nuage bourdonnant autour d’elle, comme frelons, comme faux-bourdons, en après-midi caniculaire d’été.
    
    A vouloir, tous, à en perdre la vie, poser leur graine.
    
    La fille ne voyait rien ou du moins semblait ne rien voir, tout en innocence apparente. Innocence feinte ?
    
    Mais sur les cuisses de cette gamine, sur ses hauts de cuisse, dégoulinait la mouille du creux d’elle qui disait haut et clair son état d’esprit, son aptitude, sa disposition.
    
    Heureusement personne de la noce ne savait cela.
    
    Personne ne le savait mais tous le supputaient. Sont clairvoyants les invités des noces, toujours, non ? N’est-il pas ?
    
    A la grande table, à la tablée de famille, la fillette était assise avec ses copines, cousines filles de son âge, blondes à tresses en robes à smocks, noyée dans le groupe. Le babillage enfantin faisait foutrement illusion lors que tous savions que, sous sa robe blanche sage, de sa touffe juvenile perlaient les gouttes de bienvenue blanches et fluides. Douces et fines aux doigts qui invitaient à parcourir doucement son dindon compliqué pour y entrer mais aussi caresser le lieu tendu, phare de son intimité, bouton minuscule à vif de ses félicités.
    
    La fillette regardait les hommes, tous les hommes, sans vergogne. On voyait d’évidence qu’elle en voulait.
    
    Ou bien se faisaient-ils des idées tous ces ...