1. Le Prince de Chair Ch. 02


    Datte: 23/08/2020, Catégories: Non Consentement / À contre-cœur Auteur: byBen_Clover, Source: Literotica

    ... a...
    
    — ...négocié un prêt avec le grand argentier Eldas Koris, l'interrompit Arlor. Je sais.
    
    Il désigna du doigt le document posé sur la table. La duchesse blêmit en apercevant le sceau, une pièce de monnaie auréolée d'un soleil. Pourtant, c'est d'une voix assurée qu'elle reprit :
    
    — C'est donc vous qui êtes derrière cette providence? (Arlor acquiesça.) Et bien, dans ce cas, je... c'est très généreux de votre part.
    
    Cette fois, sa révérence fut plus profonde. Sans le foutu châle, le prince aurait eu une vue plongeante sur le délicieux spectacle de ses seins pressant lourdement contre les pans du fourreau fendu.
    
    — J'imagine, dit-elle, un léger trémolo dans sa voix. Que votre générosité n'est pas désintéressée.
    
    Le regard de la duchesse se fit plus dur. Un regard que peu de personnes osaient lui adresser. Cette rareté faisait tout à la fois son attrait et la preuve de sa naïveté.
    
    — Votre vivacité d'esprit est des plus admirables. Mais si vous n'y voyez pas d'inconvénient, je préfèrerais en discuter en tête à tête.
    
    Du regard, il désigna la chaperonne. Celle-ci vint se placer devant la Duchesse, son visage ridé rendu encore plus sévère par son regard noir réduit à deux fentes.
    
    — Vous ne pouvez... commença-t-elle.
    
    Arlor leva un doigt en l'air. Bien habituée aux usages de la cour éternelle, la vieille femme se tut aussitôt. Venir d'une lignée modeste ne l'autorisait pas à s'adresser au prince -- et encore moins à lever le ton - sans que celui-ci ne l'ait ...
    ... fait en premier. S'il l'avait souhaité, il aurait pu la faire fouetter pour cela.
    
    — Faites ce qu'il dit, trancha la Duchesse.
    
    — Mon chambellan va vous raccompagner, ajouta Arlor.
    
    Ou plutôt, vous tenir occupée. Il serait malheureux que le père de la duchesse se mêle de tout cela. Cet imbécile serait capable de pousser sa famille à la ruine pour protéger la prunelle de ses yeux.
    
    Après quelques secondes durant lesquelles Arlor crut que la matrone cherchait à le larder de flèches par le seul pouvoir de ses yeux -- un acte d'un courage admirable - elle déserta la pièce.
    
    La porte du petit salon se referma dans un claquement.
    
    Le prince se recala dans son fauteuil. La Duchesse le regardait toujours de haut, mais les frémissements de ses mains atténuaient la dureté de son attitude. Il laissa planer le silence, se délectant du malaise palpable.
    
    — Que souhaitez-vous? Finit-elle par demander. Je sais que votre famille a des vues sur nos demeures de Haut-Colline.
    
    Arlor manqua d'éclater de rire. Quel magnifique élan de fausse naïveté. Comme s'il avait fait tout ça pour un manoir qui ne dépassait pas en taille sa chambre au palais.
    
    Après le second refus de la duchesse, un refus public devant sa propre cour, le prince avait œuvré pendant plus d'un an. Son objectif : saborder le commerce de la famille de cette impertinente. Pour cela, il avait dépensé sans compter, allant jusqu'à vendre des cargaisons de soie à perte pour étouffer le petit Duché. Faisant jouer ses ...