Badinerie
Datte: 17/08/2020,
Catégories:
caférestau,
collection,
cérébral,
revede,
nonéro,
délire,
Humour
Auteur: Claude Pessac, Source: Revebebe
... superbe nana vient m’inviter à danser. Moi, sur le coup, ravi :Danser ? Mais bien sûr jolie colombe ! Déjà prêt à la plumer jusqu’au croupion ! Sur la piste, elle me raconte sa vie ! Elle a la voix, les intonations et l’accent de Mireilleuh Matthieu ! En pire, si-si, c’est possible ! Moi ? Terminé, fini ! L’événement qui se développait allègrement dans mon calcif retombe comme un soufflé ! Euh… c’est par où la sortie ?
Mais bon, j’en étais où ?… Corinne ! Ah oui, Corinne !
Oh Corinne ! Les sirènes d’Ulysse devaient brailler comme des harpies à côté d’elle. Une voix de déesse ! Envoûté que j’étais !
Alors oui, j’ai bien voulu l’aider pour sa traduc, j’ai failli me liquéfier quand elle a quitté sa chaise en face pour se caler juste à côté de moi, sa cuisse contre la mienne, son épaule tout contre moi, et son parfum qui m’a fait tourner la tête plus sûrement qu’un mètre de Trappistes avalé en deux minutes chrono. J’étais tellement dans le gaz, que je n’ai même pas réussi à faire durer la séance, j’ai traduit, direct, franco, trois-quatre, c’est dans la boîte. Pire, vous ne le croirez pas, mais je n’ai même pas réussi à proposer un rencart ! En fait, j’y ai même pas pensé ! Oh le con !
Un p’tit bisou (oh putain, ses lèvres sur ma joue !),Merci, et elle est allée rejoindre ses copines. Evidently, j’ai pas osé m’incruster à leur table. Non-non, je me lève,Salut, et je suis parti ! Oh le con, le con, le con !
À peine sorti du troquet, je cherche, je fouille, ...
... j’inventorie, je récapitule : mais non,pour une fois, je n’ai rien oublié dans le troquet, aucune excuse pour y retourner.
Je rentre chez moi, Salut Maman-Papa - j’ai pas faim - je vais prendre ma douche - j’ai du boulot - Bonne soirée !.
Je sais ce que vous allez dire, la douche, il m’a sûrement fallu une sacrée douche pour calmer l’irrésistible ascension de l’Obélisque de Luxure. Ben non, même pas ! Parce que Corinne venait de changer ma vie. Je venais de retrouver la candeur de mes quinze ans. Corinne, je ne pensais pas à elle en termes depetits nichons bien ronds et fermes + triangle frisotté à débroussailler au coupe-coupe. (On est en 76, je vous rappelle, les filles ont encore du poil sous les bras et la mode n’est pas au Mont Pelé !).
Non, Corinne, c’est une voix, un parfum, des gestes doux et harmonieux, une démarche chaloupée, irrésistible. Tout ce à quoi je rêve alors, c’est la serrer contre moi, de la câliner, la cajoler, de connaître la douceur de sa joue contre la mienne, de découvrir le goût de sa bouche…
Même pas une petite branlette pour calmer Popaul ? Franchement, je ne sais plus, y a prescription… Peut-être, mais vite fait alors, pour l’hygiène… ♫ J’ai la mémoire qui flanche, j’me souviens plus très bien ♫.
Autant vous dire que ce soir-là, je n’ai pas beaucoup bossé.
Cogité, ça, oui ! J’ai établi douze mille plans d’approche, tous plus foireux les uns que les autres. Genre : passer par z’hasard devant la sortie du Lycée Pantaléon (ça s’invente pas ...