Nuru - Histoires de Sexe

Nuru

— Alors, qu’en penses-tu ?
— Sérieusement ? C’est… original comme idée, mais tu n’as pas peur que ça dérape ?
— Je me suis renseignée, et plus je regarde, plus je suis tentée. Tu me suis ou pas ? Je n’ai pas envie d’y aller seule, mais je le ferai. Et en même temps, c’est ta faute : c’est toi qui m’en as parlé le premier, et depuis j’ai eu envie.

Je regarde la page internet que tu as affichée sur ton téléphone et lis les descriptifs.

— C’est clair que ça donne envie. Ensemble ?
— Oui, mais séparément ; je veux dire dans la même pièce, avec chacun la sienne.
— J’avais bien compris. Tu as vu les tarifs ?
— Nous ne sommes pas pressés. Si tu es d’accord, quand chacun a réuni sa part on prend rendez-vous.
— La complète ?
— La totale !

Là, j’avoue que tu me scies, dans l’initiative de ta demande. Même s’il fait bon cet après-midi en terrasse de café, cela ne justifie pas que tu sois aussi rouge. Je vois bien l’effet que produit la pensée de ce qui va se réaliser.

— Tu n’es pas tentée : tu es carrément excitée à l’idée de le faire.
— C’est pire que ça. D’ailleurs, va falloir que je change ma culotte.
— Haha, quand même pas à ce point ?
— Si.
— Alors c’est ok. Tu m’as donné envie.
— Oui ?
— Oui.

Entre l’initiative, l’approbation de l’idée et sa réalisation, il y a un gouffre. D’abord économiser, forcément, car ce n’est pas donné non plus ; puis une fois que nous avons tous deux réuni de notre côté la somme nécessaire, il faut trouver un moment de ...

... disponibilité commun. Et c’est d’ailleurs ce qui a été le plus difficile. Puis tu as voulu prendre les choses en main toi-même, puisque c’est ton idée, et tu as appelé. Je ne sais d’ailleurs rien de ce qui s’est dit. Je ne connais que le jour, l’heure et le lieu du rendez-vous.

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Milieu de matinée, en plein Paris, dans le deuxième arrondissement. Une porte discrète ; pas de vitrine, mais c’est normal : je ne m’attendais pas à plus. Nous nous signalons à l’interphone, et la porte s’ouvre sur un charmant sourire.

Elle dit se nommer Chloé. Grand bien lui fasse ! J’ai de gros doutes sur la véracité de son prénom, mais on s’en fout. Elle nous guide à travers l’appartement visiblement très vaste et nous fait asseoir dans un salon très confortable, ambiance feutrée, tentures de velours bordeaux, bougies parfumées et lumières très soft. Malgré l’heure matinale, nous nous croirions en pleine soirée. Une deuxième personne nous y attend. Sandra nous présente les lieux en nous donnant un programme sommaire des trop courtes heures à venir. Nous avons même droit au champagne pour l’occasion et nous en sifflons bien deux ou trois coupes pendant les présentations. D’ailleurs, je ne sais pas si c’est le champagne ou si le chauffage a été poussé, mais la chaleur ambiante se fait de plus en plus ressentir.

Chloé reprend la parole pour nous indiquer la pièce à côté.

— D’abord, passage obligatoire au hammam, puis à la douche. Pendant le hammam, vous devrez vous gommer ...