La carpe et le lapin - Histoires de Sexe

La carpe et le lapin

... repousser le jeune homme, elle le savait bien, mais ne pouvait-elle pas attendre un peu ? Ses caresses étaient tellement agréables… Il avait soulevé le soutien-gorge. Mieux valait le dégrafer, après avoir enlevé le corsage, et déposer le tout sur l’herbe. Elle était fière de ses jolis seins et elle avait bien raison. Encore plus agréables, ensuite, les baisers du garçon sur ses tétons roses. Elle pouvait bien le laisser faire, après tout, car ce n’était pas ainsi qu’on faisait les bébés. Et ce doigt du garçon qui s’insinuait sous la petite culotte, elle pouvait bien le tolérer, s’il se contentait de jouer avec ses poils blonds et frisés. Il avait posé la main de Magali sur son short :

— J’ai envie de toi, Magali, tu es si jolie, je t’aime tant !
— C’est bien vrai, que tu m’aimes ?
— À la folie… Je meurs d’envie de faire l’amour avec toi, pour te prouver mon amour.
— Il ne faut pas, Pierre, il ne faut pas, pas encore, soupira-t-elle.
— Tu es vierge ?
— Mais oui, voyons !
— Et… tu ne veux vraiment pas… ?
— La bague au doigt, Pierre, pas avant ! En attendant, il faut être sages, tu le sais bien.
— Bon, comme tu veux. Mais ton lapin n’a pas ce genre de scrupules, lui. Faute de lapine, il se contentera de ma carpe.

Il la ressortit de son seau. Elle recommença à ouvrir dramatiquement sa pauvre bouche.

— Remets-la immédiatement dans ton seau, ordonna Magali.
— Alors j’y mets aussi ton lapin.
— Mais non, mais non, voyons !
— Il n’y a donc qu’une seule solution : ...

... ma carpe va sucer ton lapin.
— Mais tu es fou, ça va lui faire très mal ! Elle a des dents !
— Toi aussi. Mais tu n’es pas obligée de mordre.

En souriant, il remit la carpe dans son seau.

— Ce qui rend l’union de la carpe et du lapin très problématique, expliqua-t-il, c’est que si la carpe peut sucer le lapin, le lapin ne peut pas faire la moindre gâterie à la carpe. Chez nous les humains, c’est tout à fait différent. C’est même une excellente entrée en matière.

Magali avait un peu rougi pendant leur conversation. Elle en avait oublié son lapin, qui rongea le cordon qui le tenait prisonnier et, par de petits bonds comiques, gagna le bois de pins situé non loin de là.

— Mon lapin s’est sauvé, mon lapin s’est sauvé !

Elle s’affolait, la pauvrette.

— Il s’en va dans le bois, courons !

Ils en oublièrent corsage et soutien-gorge au bord de l’étang. Arrivés sous les pins, plus de lapin !

— Mon dieu, mon dieu, mon pauvre lapin ! gémissait la jeune fille.
— Il reviendra peut-être. Ou bien il trouvera une lapine, ils seront heureux et auront beaucoup de petits lapins.
— Tu crois ?
— J’en suis sûr.
— Les papas lapins sont peut-être gentils, eux. Mais chez les humains, les garçons prennent leur plaisir et abandonnent ensuite les filles tombées enceintes.
— Oh, on peut très bien éviter de leur fourrer un polichinelle dans le tiroir.

L’expression la fit rire. Il a deux ans de plus que moi, se dit-elle, il a sûrement déjà couché avec des filles… Dommage, ...