1. Frissons au ciné (2)


    Datte: 11/08/2020, Catégories: Lesbienne Auteur: Hartigan23, Source: Xstory

    Alors que les lèvres de la belle blonde étaient à deux centimètres des miennes, un flot de spectateurs ressortit de la scène où nous diffusions le court-métrage. Instinctivement, je me suis reculée d’un cran, je voulais, moins que toute autre chose, être surprise en train de...de quoi, d’ailleurs ? Je ne vois pas trop pourquoi, mais j’ai la sensation d’avoir été engagée dans un truc...pas mauvais, mais... insidieux.
    
    Alors que je reprends mes esprits et que Spectra s’est relevée, mes camarades nous font signe qu’ils prennent la relève, nous pourrons regarder dans la salle le dernier court-métrage prévu. Je file aux toilettes avant que la soirée ne reprenne, sans un regard pour Spectra.
    
    Une giclée d’eau sur le visage plus tard, je me demande encore ce qui a bien pu m’arriver, pour être à ce point happée, désorientée. Soit j’ai rêvé, soit j’étais prête à...me donner. Je crois que c’est le mot juste. Pourquoi ? Je veux dire qu’elle m’a bien sauvé la mise, mais je ne vois pas comment j’aurai pu la laisser faire...je ne sais pas jusqu’où j’aurai été prête à aller, honnêtement. Je ne sais pas ce que je ressens pour elle, si ce n’est une sorte de curiosité...peut-être un peu de voyeurisme, aussi.
    
    — Reprends-toi, putain; se parler à soi-même, un de mes réflexes favoris quand je n’en mène pas large.
    
    Je retourne m’installer dans la salle. Le noir envahit la pièce et je me trouve une place à la va-vite, sans même voir qui est assis autour de moi. Le dernier court-métrage de ...
    ... la soirée qui met en scène une jeune adulte commence tout juste. Alors que la lumière diffusée par l’écran devient soudainement claire, je remarque que quelqu’un s’est finalement assis à côté de moi. Je regarde discrètement : mes yeux partent des baskets pour remonter sur une paire de collants résille, d’un minishort...Oh, mon Dieu, Spectra s’est mise à côté de moi.
    
    Je ne sais plus où me mettre, j’ai trop honte ; je n’arrive même pas à lever mes yeux, à la regarder en face. Elle doit me trouver tellement sotte, je ne comprends même pas pourquoi elle s’est mise là.
    
    Je tremble. Je réajuste mes lunettes (un autre de mes tics) et je repose par inadvertance ma main sur celle de Spectra. Catastrophe, je retire ma main par réflexe, comme si je m’étais brûlée. La sienne n’a pas bougé jusqu’à ce qu’elle se mette à chercher quelque chose dans sa poche.
    
    A l’écran, l’héroïne est dans sa chambre, les volets tirés : l’écran est sombre. C’est un film sans paroles, le seul son qu’on entend est une musique dont on entend pour l’instant qu’une ligne de basse, calme. Alors que la fille à l’écran ouvre ses rideaux, éclairant la salle, je sens que Spectra me dépose quelque chose sur mes genoux, très rapidement : une carte à jouer. Mon cœur bat tout d’un coup encore plus vite. Pendant que le rythme de la musique s’accélère, je retourne la carte : c’est une dame de cœur. Je distingue nettement sur la carte, dans un flash de lumière, une trace de rouge à lèvres laissée par un baiser.
    
    — Tu ...
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