1. Mad (9)


    Datte: 11/08/2020, Catégories: Trash, Auteur: Nkari, Source: Xstory

    Chapitre 9 : Fanny
    
    Aymeric marche doucement sur les pavés d’un pont. Au loin, éclairée par la faible luminosité des lampadaires, une silhouette accourt vers lui. Il fait très sombre tout autour. Après quelques secondes, il reconnaît Gaëlle. Elle a l’air apeurée, mais semble se rassurer à la vue d’Aymeric.
    
    Il ne l’a pas réalisé avant, mais le garçon reconnaît l’endroit où il se trouve : il s’agit du pont de Verlaize, celui où il a rencontré Gaëlle. Ce jour-là, il avait un entretien d’embauche – il cherchait en effet à changer de poste – et il était en retard. C’est en courant, tout en regardant sa montre, qu’il l’a bousculée sans faire exprès. Il s’est rapidement excusé, lui expliquant la raison de son empressement, et ne s’est pas attardé plus. Contre toute attente, elle était encore là à son retour, à croquer le paysage dans un petit carnet à la couverture rose. Elle l’a reconnu et est venue lui demander comment le rendez-vous s’était passé. Pas très bien : l’attitude d’Aymeric n’avait pas convaincu, son retard n’avait rien arrangé. Elle a fini par lui proposer d’aller boire un verre pour lui remonter le moral.
    
    C’est donc sur ce vieux pont qu’elle lui apparaît. Tremblante de terreur, elle s’avance difficilement vers Aymeric, comme si quelque chose la retient. Il veut la rejoindre, mais ses jambes refusent de bouger. Lui aussi sent un danger. Il ne met pas longtemps à identifier cette présence malfaisante, cette menace insidieuse qui le poursuit depuis plus d’un ...
    ... an maintenant. Il crie à Gaëlle qu’il l’aime, mais elle ne semble pas l’entendre alors que les éléments se déchaînent.
    
    Orage sinistre, vent violent, pluie épaisse, dans tout ce chaos, on peut entendre l’écho d’un rire guttural. Aymeric perçoit une masse d’ombres apparaître, qui serpente vers sa belle. Son cri d’avertissement ne vient que trop tard : Gaëlle est saisie et tirée par-dessus le pont. Dans un hurlement de terreur, elle disparaît dans l’obscurité.
    
    Dans un sursaut, Aymeric ouvre les yeux. Encore un cauchemar mettant en scène l’homme d’ombre – nom qu’il a fini par donner à cette créature cauchemardesque. Son crâne le fait souffrir. Une odeur de pancake arrive très vite à ses narines. Il se lève, enfile son pantalon et se dirige vers la cuisine d’où il entend Madeline chantonner son air habituel.
    
    Il la découvre en train de cuisiner, seulement vêtue d’un tablier. Ses fesses nues se dandinent au rythme de la musique. Cette vision lui rappelle des souvenirs, une scène chaude, mais où elle a fini par le menacer d’un couteau. Il n’avait pas compris sa réaction à l’époque. Aujourd’hui, après avoir lui-même étranglé sa dernière conquête en plein acte, ce geste l’étonne moins. Il ne peut s’empêcher d’avoir un léger tressautement dans le bas-ventre.
    
    — Bonjour, Amour. Bien dormi ? lui sourit-elle.
    
    — Ne m’appelle pas comme cela, se plaint-il comme à l’époque. Et puis j’ai mal au crâne.
    
    — Tiens, prends ça.
    
    Elle prend une boîte de cachets dans la poche de son ...
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