Jennifer 2.0 - Histoires de Sexe

Jennifer 2.0

... fermée qu’au premier cran. Je m’imagine déjà face à face à ces bonshommes en noir comme hier à la cabane ou pire encore, mais il n’en est rien. Tout au contraire, Jennifer m’attend, tranquillement assise dans le canapé. Sanglée dans une robe rose étonnamment sage, elle est superbe, comme d’habitude.

— Toi ici ? Mais tu es folle ! C’est là qu’ils vont venir te chercher en premier, voyons !
— Justement, sourit-elle, l’erreur est tellement grossière qu’ils n’imaginent pas un instant que je puisse être ici. Et puis, tu sais…

Elle tapote sur sa montre, étonnamment sérieuse.

— Le temps m’est compté, tu le sais bien…

Un ange passe. Elle reprend, nettement plus enjouée.

— Bon, qu’est-ce que qu’on fait ? On baise tout de suite ou l’on attend notre invitée ?
— Invitée ? Quelle invitée ?

Elle éclate de rire.

— Tu n’as pas une petite idée ?
— Non, pas du tout, réponds-je, alors qu’on sonne à la porte.

Alors que j’ouvre mon huis, je m’attends à tomber sur n’importe qui, mais pas lui : Tronchopadok ! Comme d’habitude, il s’adresse à moi comme si la survie de la planète dépendait du message qu’il doit me délivrer.

— Il y a une jeune femme noire qui demande à monter… Qu’est-ce que je fais ?

Cette fois-ci, c’en est trop, j’explose.

— Merde, à la fin, Monsieur Tronchopadok ! Qu’est-ce que cela peut vous faire, qui je reçois ! Vous ne pouvez pas, une fois pour toutes, vous occuper de vos oignons et cesser de pourrir ainsi la vie des gens ? Trouvez-vous ...

... donc quelqu’un d’autre à faire chier et laissez-la monter, cette fille !

Naturellement, il s’en retourne en maugréant. Quelque chose me dit qu’il va certainement me le faire payer, d’une manière ou d’une autre… Simplement, ce qu’il oublie, c’est que s’il courait aussi vite que je l’emmerde, le mur du son ne serait pas loin. Ou, en vocable plus élaboré, le train de sa bêtise roule sur les rails de mon indifférence.

Pourquoi ne suis-je pas surpris de voir apparaître Jessica dans l’escalier ? En tout cas, si l’infirmière était jolie, la créature qui se présente l’est peut-être encore un peu plus. Pourtant, elle ne porte qu’un jean moulant sur un classique débardeur, et les bretelles de son soutien-gorge rouge vif – le même que celui de mon réveil – tombent allègrement sur ses épaules. D’une certaine façon, elle a tout d’un ange.

Je referme la porte derrière elle, et Jennifer vient nous rejoindre.

— Ça va, les filles, j’ai compris. Je vais vous laisser toutes les deux ; je mangerai dans la cuisine et j’irai dormir dans la chambre d’amis…
— Mais pourquoi dis-tu cela ? s’étonne Jennifer.
— Il y a des regards qui ne trompent pas : je ne suis pas aveugle, vous savez…

Les deux filles éclatent de rire, mais c’est Jessica qui prend la parole.

— Vous avez raison, Jonas, votre amie m’a tapé dans l’œil et je crois que c’est réciproque. Mais elle m’a tellement parlé de vous que c’est avec vous deux que j’aimerais passer la soirée. Enfin, si vous le voulez, vous êtes chez ...