1. Perdu sur une île (2)


    Datte: 04/08/2020, Catégories: Hétéro Auteur: yug0lit0, Source: Xstory

    ... bloqué la tête du serpent. J’ai ramassé le couteau qui était tombé par terre et j’ai coupé la tête que j’ai jetée un peu plus loin à la mer. Je connaissais ce genre de serpent : petit mais venimeux. Avec un anti venin il n’y aurait pas eu de problème mais sans, il n’avait quasiment aucune chance. Quand je suis revenu, Adeline était en panique. Elle a pris le couteau pour élargir les plaies, tenter de sucer le venin et le recracher. Je savais que c’était déjà trop tard.
    
    — Ça sert à rien ce que tu fais.
    
    — Ça marche dans les films.
    
    — Justement, c’est dans les films. Le venin s’est déjà diffusé dans son sang. En plus avec ce que t’as fait avec le couteau et la douleur que ça a provoquée, ça a accéléré la circulation sanguine.
    
    — Mais alors il faut faire quoi ?
    
    — .....
    
    Je ne disais rien car je savais déjà qu’il ne passerait pas la nuit sans anti venin et surtout avec un état de santé affaibli. Je l’ai porté jusqu’à mon camp et Adeline l’a veillé. Je suis allé parti chasser et cueillir des fruits mais sans conviction. Il a mangé et ils se sont parlé à voix basse. Je les ai laissés seuls et je suis allé marcher sur la plage alors que le soleil se couchait. Quand je suis revenu, Adeline m’a dit qu’il s’était endormi. J’ai pris son pouls et il n’était pas mort. Par contre il avait de la fièvre. J’ai mouillé mon t-shirt et le lui ai mis sur le crâne. On s’est couché, moi d’un côté, les deux autres du leur. Malheureusement, le lendemain matin, comme je le craignais, ...
    ... c’était fini. Quand Adeline m’a dit qu’il était froid et qu’il ne réagissait plus, j’ai pris son pouls et ne sentais plus rien. J’ai alors pris la pelle que je m’étais confectionnée avec une plaque de ferraille et un bâton, et je suis parti creuser un trou. Ensuite j’ai porté le corps pour le mettre en terre. On a prononcé quelques mots et je suis parti chercher à manger. Même si je ne le portais pas dans mon cœur, il ne méritait pas ça. Je ne me sentais aucunement coupable. C’était de la faute à pas de chance ce serpent. Je savais que ce type de bestiole existait en Martinique mais j’ignorais qu’il y en aurait ici.
    
    Durant trois jours, je n’ai pas cherché à rappeler à Adeline notre marché. Ça aurait été indécent. Elle passait toute la journée sur la tombe improvisée de son mec et n’en repartait que pour manger ou se coucher. Ce n’est que le quatrième jour qu’elle a repris du poil de la bête. Il fallait qu’elle se reprenne et elle m’a demandé « apprends-moi à chasser et à pécher ». Je lui ai appris à reconnaitre ce qu’on pouvait manger et comment pécher. Quand elle a vu ma méthode, à savoir sauter de trois à quatre mettre dans l’eau sur un banc de poisson, elle a eu peur. Toutefois ce petit bout de femme ne s’est pas démonté. Elle a appris à surmonter sa peur et a aussi appris à monter aux arbres.
    
    Depuis le décès de Geoffrey, je ne l’avais pas touché. En fait, je n’avais rien tenté, j’ai préféré la laisser dans son deuil. C’est elle qui est venue à moi. Un soir, elle est ...
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