Sex game - Histoires de Sexe

Sex game

... main ! Même si j’ai failli abandonner quand tu as récupéré ta femme sur la piste de danse et qu’elle s’est jetée dans tes bras. J’ai quand même continué à t’espionner et ça m’a rassurée quand je vous ai vus faire après. Tu m’as bien fait rire quand tu te caressais devant votre amie, dans le jacuzzi. On aurait dit que tu pilotais un avion à l’atterrissage.
— Aaaahhh ! C’était presque ça !
— Après, je me suis éclipsée, j’étais contente ! Je me disais que j’avais une petite chance, et j’ai tout misé sur ce jeu.
— Et si le tirage au sort en avait décidé autrement ?

Rire de gorge.

— Georges a beaucoup de relations, tu sais, surtout dans des lieux comme celui-ci ! Il a tout arrangé à ma demande ! Tu as pu voir qu’il est facétieux, il en a profité pour faire inviter Maëva et Steven !

J’éclate de rire.

— Et vous venez souvent ici ?
— Une ou deux fois par mois !
— Toujours ici ?
— Non, des fois dans d’autres clubs, monsieur l’inspecteur.
— Ah, je vois ! Tu n’aimes pas les questions, tu veux préserver ton anonymat.
— Si tu savais !
— Qu’est-ce qu’il y a à savoir de si secret ?

Ses yeux plongent dans les miens, longuement. Je vois passer sur son visage une foule de sentiments contradictoires, je sens son hésitation. Elle se lance :

— Georges est mon ami, mais c’est aussi mon producteur, je suis une actrice…
— !?
— … de films X.
— !!! ???
— Ça te choque ? me demande-t-elle.
— Oui… non… je n’en sais rien ! C’est un milieu que je ne connais pas.
— Tu sais, ...

... c’est un milieu assez fermé et sur lequel on a beaucoup d’a priori.
— Tanja, qu’est-ce que tu fous dans ce milieu de pervers, tu mérites mieux que ça !
— Tous les pervers ne sont peut-être pas devant les caméras. Il y en a peut-être aussi derrière les écrans, non ?
— Je…

Elle continue, un peu remontée.

— Et qu’est-ce que tu sais de ma vie ! Hein, qu’est-ce que tu en sais ?
— Excuse-moi, je ne suis pas en train de te juger.
— Je suis née en Ukraine, dans une famille pauvre ! Certainement pas ton cas à toi !
— Hmmmm.
— C’est la vérité, je ne te mens pas. Mes parents habitaient Prypiat, à trois kilomètres de la centrale de Tchernobyl. Quand la catastrophe a eu lieu, mon père était à Kiev, mais pas ma mère. Elle a été rapatriée quelques jours plus tard. Mes parents étaient vivants, mais ils avaient tout perdu, tout. Moi, je suis née beaucoup plus tard.

Elle me regarde sans me voir, perdue dans ses pensées.

— Je n’ai jamais eu beaucoup de jouets mais j’ai eu beaucoup d’amour, je n’ai donc pas perdu au change. Je n’ai eu ni frère ni sœur. J’étais très solitaire et j’avais la timidité des petites filles pauvres, alors je me suis réfugiée dans mes rêves.
— Je te comprends, Tanja.

Elle se confie à moi, comme pour exorciser ses peurs.

— Le jour de mes douze ans, j’ai pris une grande décision, je me suis juré qu’un jour je partirai vivre à Paris. Je l’ai écrit en français dans mon livre secret et j’ai signé avec mon sang.
— Avec ton sang ?
— Oui, je m’étais ...