Un Seul Coeur
Datte: 25/07/2020,
Catégories:
ff,
jeunes,
forêt,
amour,
nonéro,
sorcelleri,
fantastiq,
Auteur: Maegwïn, Source: Revebebe
... effleurer l’éternité elle-même, elles crurent percevoir dans l’onde chatoyante l’expression primordiale de l’amour de la Mère Universelle.
Enfin elles s’effondrèrent dans la source sacrée, et restèrent haletantes autant que stupéfaites, sans qu’à aucun moment elles ne se désunissent, se perdant l’une l’autre dans la contemplation de leurs yeux, des battements de leurs cœurs, du souffle de leur âme.
— Qu’as-tu vu, Chamane ? demanda enfin Jiliana.
— J’ai vu la Nature, la Mère Universelle penchée sur nous. J’ai vu nos deux cœurs qui ne formaient plus qu’un, béni par la divinité. Je t’avais dit tantôt que nos destins étaient liés, à présent il n’y a plus pour nous qu’une seule destinée. Et toi Jiliana, qu’as-tu vu ?
— J’ai vu ta prophétie, répondit-elle.
Elles éclatèrent de rire, sans même savoir pourquoi, simplement du bonheur d’être enfin réunies. Leurs rires s’élevèrent et emplirent l’espace, faisant fuir les petits griffons alentour. Puis elles se caressèrent, se reposèrent encore serrées l’une contre l’autre. Elles restèrent longtemps embrassées.
Des cris survinrent soudain. Trois hommes approchaient, les encerclaient, les acculaient. Une lueur mauvaise dansait dans leurs yeux, et leurs bouches grimaçaient un rictus triomphant.
— Nous vous tenons à présent, dit le chef Arkayan. Le sacrilège prend fin aujourd’hui.
Jiliana recula, la Chamane quant à elle prit une posture de défi, cependant ce n’étaient plus des mains qui se tendaient vers elle, mais des ...
... lames aiguisées pointées sur leurs poitrines. Jiliana regarda autour d’elle, il n’y avait pas d’issue.
— Vous arrivez trop tard. dit la Chamane. Nous nous sommes aimées, et la bénédiction de la Mère Universelle resplendit sur nos têtes.
Les deux hommes hésitèrent, mais Arkayan se contenta de rire.
— Tu trahis les Ancêtres, et tu crois encore en leur bénédiction ?
— On raconte que ceux qui se baignent ici, et qui s’unissent dans l’eau de la source, ne pourront jamais être séparés.
Ainsi parlait Lalkash, guerrier au visage barré de rides et cicatrices. Ses yeux semblaient troublés, mais Arkayan rit encore.
— Nous allons voir cela. Tu t’es refusée à moi, Chamane, je ne l’ai pas oublié. Seulement, je crains qu’à présent tu n’aies plus guère le choix.
Il se retourna vers les deux guerriers qui l’accompagnaient.
— Regardez ces deux femmes, elles sont nues, elles sont belles, leurs corps sont offerts au cœur aventureux. Je vous donne celle-ci, dit-il en désignant Jiliana d’un geste négligent. Faites-lui connaître ce qu’est un homme. Quant à l’autre, je me la réserve, acheva-t-il en regardant fixement la Chamane.
Une nouvelle fois, les guerriers hésitèrent. Le plus jeune des deux fit un pas en avant, prêt à accomplir la volonté de son chef, et mu par le désir né de l’impunité. L’autre, le vieux guerrier, leva le bras devant lui, le retenant.
— Nulle étreinte forcée ne doit souiller ce lieu.
Arkayan avait attrapé le bras de la Chamane, et tout en pointant ...