1. Juste une fois - version 2


    Datte: 23/07/2020, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: PP06, Source: Hds

    ... j’avoue ne pas m’en être aperçu cette nuit… « Pardonnes moi, je ne sais pas ce qui m’a pris », moi non plus …
    
    Sur le répondeur, seulement 2 messages pour une douzaine d’appel. Je devine de l’anxiété dans sa voix. Elle me redit un peu la même chose, qu’elle ne s’explique pas pourquoi elle a suivi cet homme, que je suis son seul amour, qu’elle m’attend dans la chambre… elle va m’attendre longtemps.
    
    Son dernier message vers 5 heures, lassée, fatiguée elle a dû s’endormir.
    
    J’arrive chez nous, la maison est vide, je suis effondré. Je jette ma valise dans la chambre, et me laisse tomber sur le lit tout habillé, crevé.
    
    Le téléphone me tire de mon sommeil, le fixe de la maison vite suivi de mon portable… elle a dû se réveiller, j’imagine sa panique de ne pas me voir à côté d’elle.
    
    Ses messages, tous pareils : « Où es-tu ? », « Tu es fâché ? » « Je t’attends dans la chambre, reviens vite », le son de sa voix témoigne de son affolement, « Ne me laisse pas seule, je ne sais pas quoi faire … Excuses moi, je ne comprends pas ce qui m’a pris… Je viens de voir ton message sur le miroir. Non, pas adieu, je t’aime ». Je fais le mort, je la laisse sans réponse. J’imagine ses réflexions : que peut-elle faire ? M’attendre ? Rentrer chez nous ? Contacter ses parents, ses amies ?
    
    Bingo, le message suivant est pressant, entrecoupé de sanglots « Mon chéri, réponds-moi, ne me laisse pas sans nouvelles… Je m’excuse, Julien je t’aime, viens me chercher », la tension monte, « Je ne ...
    ... peux pas rentrer toute seule, réponds-moi, ». Je perçois son angoisse, sa peur. Ses messages se font suppliants.
    
    A chacun son tour de stresser, moi ça a duré toute la nuit. L’imaginer seule, en panique, ne m’émeut même pas, au contraire je deviens sadique.
    
    Nouveau message « Mon chéri, je ne sais plus quoi faire, dis-moi au moins si tu viens me chercher ». J’ai pitié d’elle, enfin pas trop, « Débrouille toi, tu n’es plus ma femme ». Nouvel appel, j’attends pour écouter ce qu’elle veut me dire : « Mon chéri, pardonnes moi, j’ai perdu la tête, que dois-je faire ? »
    
    Cette fois, je ne réponds plus.
    
    Toute la journée, je tourne en rond, sans m’en rendre compte je l’attends, je m’en veux de l’avoir abandonné, mais j’enrage, c’est elle qui m’a abandonné.
    
    Je pense partir afin qu’elle trouve l’appartement vide à son retour. Mais je suis chez moi l’appartement m’appartient, c’est à elle de partir. Toujours en colère, je prends deux valises que je remplis avec ses chemisiers, ses pulls, sa lingerie, ses robes, et sa brosse à dents. Je retourne au salon, et m’endors sur le canapé guettant le moindre bruit.
    
    Vers 21 heures, on sonne, je ne bouge pas, on frappe « Chéri, c’est moi » « Chéri je n’ai pas mes clés », elle tambourine à la porte, elle sonne. Je ne fais aucun bruit, elle doit se demander si je suis là ou pas. Je l’entends jurer, imagine-t-elle la maison vide, sans savoir où je suis.
    
    Toutes les lumières sont éteintes, je regarde par l’œilleton de la porte, je la ...
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