Belladone, aux vénéneuses séductions !
Datte: 21/07/2020,
Catégories:
fh,
ff,
prost,
caférestau,
Voyeur / Exhib / Nudisme
odeurs,
Oral
69,
mélo,
portrait,
policier,
bourge,
Auteur: Asymptote, Source: Revebebe
... et patinent, se lient et se dénouent. Confiante dorénavant dans ses pouvoirs de fascination, exsudant un odorant bouquet de senteurs aphrodisiaques, lovant sa moite nudité autour de sa proie, la polissonne se mue en ondoyante couleuvre.
Lui enfin, le premier, baisse les armes, toutes sauf une : sa flamberge dégainée sur laquelle la ménade frénétique vient ajuster son étroit fourreau. Elle agite ensuite l’arrogance de son poitrail au rythme de ses soubresauts, se démène, se resserre et se convulse sur cette rapière qui l’écartèle, se cabre dans le délire de ses jouissances. D’un geste rageur, elle défait sa natte et déploie l’éventail de sa dense chevelure dont elle s’enrobe comme d’un obscur rideau dérobant ses charmes, ne laissant pointer qu’un œil brillant et un téton accort. Elle se penche sur lui, l’invitant dès lors dans l’intimité de cet abri flottant dont l’extrémité des mèches chatouille délicieusement son torse.
Il la désarçonne et la bascule. Qu’elle est sublime ainsi, vaincue, étalée sur le lit, abandonnée dans l’éclat radieux de sa reddition ! Il reprend le dessus pour l’éperonner dans une furieuse et triomphante charge tandis qu’elle ponctue désormais son souffle de forge par des glapissements retentissants. Dans un final magistral, la fière amazone se tord sous son cavalier, se cambre, puis retombe et expire en se révulsant, fauchée par un dernier éblouissement. Quelques brèves secondes il la poursuit encore de sa hargne avant de lâcher son trait et de ...
... succomber à son tour à l’étreinte de la petite mort, de s’asphyxier dans cette explosion d’effluves qui assemble tous les fumets de l’amour.
— Mon Dieu, je n’avais pas fermé les fenêtres… Que vont imaginer les voisins ? clame-t-elle, en recouvrant ses esprits.
Elle le raccompagne bientôt jusque sur le seuil où elle le congratule d’un chaste baiser – enfin presque – car en même temps elle lui pince les roustons et susurre :
— Quand vous voudrez monter quelque sauvage pouliche, sachez, commissaire, que mon haras vous sera ouvert…
Tout à la fois, Lescroq ne peut s’empêcher de penser qu’il aurait qualifié cela plutôt de vagin que de haras, et que, si sa rencontre avec madame Haas se solde par un échec sur le plan de l’enquête, il n’a que très exceptionnellement connu des échecs aussi plaisants.
Aujourd’hui, l’information tombe, colportée par la presse : le cocher Mayer reconnu coupable sera jugé dans les délais les plus brefs et le procureur requerra une peine exemplaire, capitale vraisemblablement. On sort de quatre ans de justice expéditive qui fut celle des tribunaux militaires, certes, mais dont on n’a pas perdu les mauvaises habitudes.
Refusant de participer à cette infamie, Lescroq a donné sa démission dès ce matin. Ayant, en vivant très frugalement, accumulé un confortable capital au fil du temps, il compte ouvrir une échoppe, quincaillerie ou armurerie au centre-ville. Ce soir, très gris et la tête farcie d’idées noires, toujours poursuivi par l’œil affligé ...