1. Léo ou la Découverte (6)


    Datte: 13/04/2018, Catégories: Divers, Auteur: D3lta, Source: Xstory

    ... demande-t-il en se mettant à ma hauteur.
    
    — Pourquoi, pour avoir traficoté dans mon dos ou pour m’avoir fait frôler la crise cardiaque ?
    
    — On va dire pour les deux. Allez, monte.
    
    Je m’installe sur le siège passager en faisant mine d’être de mauvaise humeur. Je ne lui en veux pas vraiment d’avoir manigancé quelque chose avec cette Laurène, mais j’ai tout de même envie de lui montrer qu’il ne faut pas qu’il s’amuse à ça trop longtemps. Mais il n’a pas l’air d’en tenir rigueur.
    
    — Ca c’est bien passé ? Avec la miss, je veux dire.
    
    — Pour un rendez-vous arrangé ouai, c’était pas mal.
    
    — Arrête, c’était pas un rendez-vous arrangé !
    
    — Ah bon, c’était quoi alors ?
    
    — Rien qu’un chouette concours de circonstances.
    
    Voyant que je ne réagis pas, il s’explique.
    
    — Laurène est dans la même classe qu’Emeline, la fille avec qui je... traine. Je suis tombé sur elle samedi soir à la fête, pendant que tu étais occupé à te faire vomir dessus. Elle m’a reconnu et m’a reparlé de la fois où tu lui avais donné mon numéro. Je lui ai expliqué ce qu’il s’était passé cette fois-là, et elle a fini par avouer qu’elle avait un faible pour les personnalités timides et qu’elle te trouvait plutôt mignon. Alors je lui ai proposé de m’arranger pour que vous discutiez un peu, tous les deux... et voilà le travail.
    
    — Elle me trouve mignon ? Est la seule chose que j’arrive à répondre.
    
    — Bah ouai, vieux ! Rit Mak. J’arrête pas de te répéter que tu complexes pour rien, bah tu vois, ...
    ... cette fois tu en as la preuve !
    
    Je n’arrive pas à assimiler la nouvelle, aussi je n’arrive pas à m’en réjouir. Mais j’oublie très vite les manigances de Mak, et la perspective d’une nouvelle rencontre avec Laurène me parait de plus en plus sympathique.
    
    Pour l’heure, j’ai autre chose à tirer au clair, et avec Mak et moi seuls dans sa voiture, c’est l’occasion parfaite. Je décide de ne pas y aller par quatre chemins.
    
    — Et du coup, maintenant tu as deux minutes pour parler de samedi soir ?
    
    Je vois qu’il marque un temps d’arrêt avant de répondre.
    
    — Pas de galère, tu veux parler de quoi ?
    
    — A ton avis, banane ? De la marre de foutre qu’il a fallu que je nettoie sur le carrelage de mon salon.
    
    Il ne répond pas. Il fredonne sans y penser la chanson qui passe à la radio et à l’air aussi guilleret qu’à l’accoutumée, mais je vois bien que quelque chose cloche.
    
    — Ecoute, je sais pas ce qui m’a pris, m’excusé-je. J’avais picolé, j’avais plus les yeux en face des trous, je venais de me faire gerber dessus et de vivre mon premier baiser en même temps... Y’a des plombs qui ont disjoncté là-haut... J’aurais jamais dû te demander ça, désolé.
    
    — Hé, zen, t’as pas à t’excuser ! J’ai rien fait que j’avais pas envie de faire ! Si tu m’as retrouvé à poil dans ton salon c’est que je le voulais bien.
    
    — Ptetre mais c’était... spécial, non ? Je veux dire, j’y connais rien en amitié et tout ça mais je pense pas que tous les potes de la Terre se retrouvent dans des états pareils, ...
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